Être toujours le même et paraître toujours nouveau, voilà le secret de plaire.
La morale n'est faite que pour ceux qui n'en ont pas.
Il n'y a de réel et de positif que les plaisirs de la vie.
L'incertitude c'est la mort, c'est l'oisiveté, c'est le découragement et la stérilité.
Quand on a vu la démence, on pardonne à la folie inoffensive.
Il ne faut pas plaisanter avec les femmes, dont la tête s'enflamme facilement, dont la pensée incessamment travaille. Un mot soudain les refroidit, et ce que l'on a médité pour entraîner leur amour est quelquefois précisément ce qui l'éteint.
Le regard ment, le sourire est perfide, la parure ne trompe jamais.
Qui ne désire rien, n'accède à rien.
La force, c'est le courage ; l'intelligence, c'est la foi ; la beauté, c'est l'amour.
Les sacrifices inutiles s'accomplissent dans un silence généreux.
La raison, pour nous, c'est la mort : à calculer, tout calculer... nous périrons avant l'heure.
Le succès purifie tout ; la nécessité excuse les actions les plus laides.
Ce sont des esprits malingres et inquiets qui doutent toujours d'eux-mêmes.
Le fait est que, depuis quelques années, le courage et la droiture sont entièrement passés de mode ; les fourbes sans esprit, les intrigants moroses sont en tous lieux les favoris des belles.
Un peuple facile à amuser ne doit pas être difficile à gouverner ; gouverner, c'est amuser.
La faiblesse de l'esprit est pleine de ruse, elle se donne toute sorte de faux noms qui la déguisent ; elle ressemble toujours à une espèce de force : l'entêtement, par exemple, qui est une faiblesse de première qualité, l'entêtement se nomme, pour ceux qui en sont doués, fermeté d'opinion ; l'indécision se nomme prudence ; la bêtise se nomme constance dans les idées, et la paresse force d'inertie.
Un bouquet de violettes pour celle-là ; un bon dîner pour les uns ; une promenade en bateau ; du feu en hiver, de la glace en été ; du vin pour le pauvre : tels sont les détails dont se compose le bonheur.
Les femmes sont un ornement dans la vie, et la loi de tout ornement est de paraître fin, léger, délicat et coquet.
On ne réussit dans le monde que par ses défauts. De tous les défauts, le plus profitable, celui qu'on doit cultiver avec le plus de soin, c'est la présomption. Ce défaut-là est à lui seul une fortune. Il vaut mieux, pour un jeune homme qui veut faire son chemin, être présomptueux et n'avoir pas le sou, que d'être modeste avec une terre en Normandie. La présomption est un patrimoine.
Nier un danger, cela ne vous empêche pas d'y succomber ; cela vous empêche seulement d'agir à propos et de le conjurer lorsqu'il en est temps encore.
Les misanthropes sont honnêtes, c'est pour cela qu'ils sont misanthropes.
Une fois les exigences de la vie réelle satisfaites, les besoins de la pensée, les rêves de l'imagination se font sentir.
Il y a des gens à qui la plainte sert de consolation.
Rien n'est plus froid dans une fête que les envieux.
On n'est ridicule, on n'est vulnérable que par ses prétentions.
Chaque puissance a son prestige, et le prestige de l'homme d'État populaire est dans sa simplicité.
Le destin des orgueilleux est d'être menés par ce qu'ils méprisent.
Les gens qui détestent le monde sont précisément ceux qui le rendent amusant ; c'est peut-être parce qu'ils sont indépendants de lui, et que les esprits indépendants sont les seuls qui sachent être toujours aimables.
Ça ne doit pas être agréable que de rouler toujours dans sa tête des pensées mauvaises ; si petit que soit un cœur, quand il est chargé de haine, il doit être bien lourd.
Les imbéciles et les niais sont si contents quand par hasard un homme d'esprit se fourvoie !
Voulez-vous être fort dans votre blâme, maintenez-vous dans votre droit ; voulez-vous être cruel, soyez juste.
Nous Français, qui sommes un peuple léger, nous sommes malveillants pour ce qui est nouveau ; nous sommes curieux, mais nous restons incrédules.
Où la liberté n'existe plus pour les partis, la liberté n'existe plus contre eux. Où la compression a tous les droits, la raillerie n'en a plus aucun. Alors l'histoire qui plaisante et qui passe, l'histoire vivante n'a qu'à se taire pour laisser parler l'histoire qui juge et qui reste.
Si les louanges portent malheur, les reproches en compensation portent bonheur. A peine a-t-on fait l'éloge d'un de ses amis ou d'un proche, que l'on apprend une trahison de l'un ou une maladresse de l'autre.
Le ridicule est de tous les agresseurs celui qui a le moins de courage : comme tous les poltrons, il n'attaque que ceux qui le craignent ; il ne poursuit que les gens qu'il fait fuir. Abordez-le franchement, et il devient si timide qu'il vous tend la main, et que, loin de vous nuire, il peut vous servir au besoin.
Le prix d'une chose, c'est l'idée qu'on y attache, à moins cependant qu'on ne soit forcé de la payer ; alors c'est le prix qui fait l'idée.
Nos qualités nous viennent de la nature, mais nos vertus sont le fruit de notre éducation ; un enfant avare, si on lui fait honte de son avarice, peut devenir généreux ; un poltron peut devenir brave ; un égoïste même peut devenir bienfaiteur par orgueil ; mais un homme gauche est toujours maladroit, et un paresseux est toujours inutile.
Les gens d'esprit sont ceux qui disent le plus de bêtises quand ils mentent.
Les vives émotions ont un instinct qui nous servirait de thermomètre pour juger les gens qui nous aiment si nous le consultions plus souvent. Il est des amis que nous allons voir tout de suite quand il nous arrive quelque chose d'heureux ; notre bonheur n'est complet que lorsqu'ils le connaissent, ceux-là sont les vrais amis.
Il n'est rien de plus séduisant que la grâce unie à la force.
Un sot qui parle avec assurance peut dire bien des bêtises impunément.
Le monde élégant est une énigme dont le mot n'est pas intérêt, mais vanité.
L'indépendance d'esprit est une colline d'où l'on voit de haut et de loin.
L'élégance n'est pas toujours la distinction, en élégance rien n'est joli d'une manière absolue.
Bien heureuses les femmes ridicules, elles sont de tous les plaisirs. On ne peut se passer d'elles. Plus elles sont laides, sottes, désagréables, et plus elles sont indispensables dans une fête ; plus elles sont inconvenantes, et plus elles paraissent aimables. Leur niaiserie donne de l'esprit à tout le monde, il faudrait être bien niais soi-même pour ne pas trouver à dire quelque bonne plaisanterie à propos d'elles.
Les prudes savent s'imposer de grandes privations ; elles ont en cela plus de mérite que les femmes vertueuses ; celles-ci, du moins, ont pour elles la vertu, les autres n'ont pas même l'amour.
Quand les prudes ont une fantaisie d'amour en tête, elles ne peuvent y résister ! Eh ! c'est pour cela qu'elles sont prudes ; le voile n'est si épais que parce qu'il y a beaucoup à cacher.
Le bonheur est une suite de petites joies, de niais contentements, de satisfactions imbéciles.
Il n'est d'engagements sacrés que ceux du cœur.
La femme qui fait payer l'amour vend ce qu'elle n'a pas.
L'ironie est souvent la coquetterie des femmes spirituelles et sensibles, de même que la langueur est celle des femmes qui n'aiment rien.
Une femme ne pardonne jamais à celui qu'elle aime la joie qu'elle ne cause pas.
La vanité des hommes est si singulière qu'ils sont plus fiers des avantages qu'ils ont acquis que de ceux que la nature leur a donnés.
La première pensée d'une femme passionnée est son amour. Aimer, c'est là ce qui l'occupe.
Le voile des prudes n'est si épais que parce qu'il y a beaucoup à cacher.
On n'aime passionnément sa maitresse que quand elle est la femme d'un autre.
En bataille, en amour, en toute chose, le lendemain est un grand jour.
Donner sa fille à un mari, c'est se séparer d'elle ; Si ce n'est une véritable séparation, c'est au moins un partage.
Tous les sentiments forts sont purs de leur essence.
Les jeunes gens qui souhaitent réussir doivent mettre en commun leurs talents.
L'impartialité, en ce monde, vous isole ; soyez impartial, et vous serez bientôt suspect.
Un soupir est un reproche au présent, un sourire au passé.
Les femmes ne pardonnent jamais qu'après avoir puni.
L'art de gouverner, c'est l'art de choisir.
Ô femmes belles ! écoutez ce secret, qu'il vous serve de guide en vos amitiés : celle qui vous admire vous trompe ; celle qui vous fait admirer vous aime !