La poésie traduite en prose n'est plus qu'un canevas dont on a ôté la broderie.
La poésie, comme tous les beaux-arts, captive autant les sensations que l'intelligence.
Le seul acte de la vie de l'homme qui atteigne toujours son but, c'est l'accomplissement de son devoir.
Hélas ! il s'est arrêté, ce cœur qui battait si vite.
En ce monde ingrat et égoïste, rien ne dure aussi longtemps que les larmes.
Il n'y a au monde de sûr que la peine ; il n'y a qu'elle qui tienne impitoyablement ce qu'elle promet.
Quand la passion se rend maîtresse d'un esprit supérieur, elle sépare entièrement le raisonnement de l'action, et pour égarer l'une, elle n'a pas besoin de troubler l'autre.
Les passions font tourner nos forces contre nous-mêmes.
La nuit laisse toute sa puissance à la douleur, et n'affaiblit que la raison.
L'imagination de quelques hommes est comme un levier avec lequel ils voudraient soulever le monde.
Le génie est essentiellement créateur, il porte le caractère de l'individu qui le possède.
Les femmes aiment la peine, pourvu qu'elle soit bien romanesque.
Les femmes ont besoin d'appui, et rien ne les refroidit comme la nécessité d'en donner.
Il y a dans la destinée de presque tous les hommes, quand on se donne la peine d'y regarder, la preuve manifeste d'un but moral et religieux dont ils ne se doutent pas toujours eux-mêmes, et vers lequel ils marchent à leur insu.
La délicatesse est pour les âmes élevées un devoir plus impérieux encore que la justice.
La beauté est une dans l'univers, et sous quelque forme qu'elle se présente, elle excite toujours une émotion religieuse dans le cœur de l'homme.
L'amour, dans un caractère incertain et faible, trompe à demi ; la raison éclaire à demi, et c'est l'émotion présente qui décide laquelle des deux moitiés sera le tout.
Une trop grande admiration impose le silence à notre vanité : nous ne louons hautement que ce que nous pourrions critiquer de même.
L'imagination détache de ce qu'on possède, elle embellit trop ce qu'on craint de ne pas obtenir.
Il y a dans un mariage malheureux une force de douleur qui dépasse toutes les autres peines.
L'amour, c'est toi seule qui l'éprouves, c'est toi seule qui l'inspires.
La vie est une partie d'échecs dans laquelle le succès est tout.
L'universalité des connaissances est nécessaire pour être supérieur dans une partie quelconque.
Une vulgarité révoltante dans les manières se trouve souvent réunie à l'exercice d'une autorité quelconque.
De tous les hommes que je n'aime pas, c'est certainement mon mari que je préfère.
Les vertus qui ne diffèrent pas des vices aux yeux des hommes sont les plus difficiles à pratiquer !
Quand on ne sait pas hurler avec les loups, il ne faut pas vivre avec eux.
Le fanatisme religieux est l'ennemi des arts aussi bien que de la philosophie.
On ne peut s'empêcher de redouter les femmes tout en les aimant.
Les femmes sont le sultan, et les hommes le sérail.
Il faut que l'amour-propre s'accoutume à faire crédit à la louange.
Le désir de plaire rend dépendant de l'opinion, le besoin d'être aimé en affranchit.
Par l'amour, il est vrai, l'on peut être égaré, mais par lui plus souvent l'on doit être éclairé.
On cesse de s'aimer si quelqu'un ne vous aime.
Voyager est, quoi qu'on en puisse dire, un des plus tristes plaisirs de la vie.
Notre choix fait nos amitiés, mais c'est Dieu qui fait notre amour.
L'enthousiasme en tout genre est ridicule pour qui ne l'éprouve pas.
Une nation n'a de caractère que lorsqu'elle est libre.
Un homme doit savoir braver l'opinion ; une femme s'y soumettre.
On cesse d'aimer, mais on ne cesse pas de vivre.
L'amour-propre est ce qu'il y a au monde de plus inflexible.
Plus on aime, moins on se fie au sentiment que l'on inspire ; et quelle que soit la cause qui nous assure la présence de l'objet qui nous est cher, on l'accepte toujours avec joie.
Cette vie n'a quelque prix que si elle sert à l'éducation morale de notre cœur.
La monotonie dans la retraite tranquillise l'âme ; la monotonie dans le grand monde fatigue l'esprit.
Respectez ce que vous aimez, cherchez l'immortalité dans l'amour.
La poésie est le langage naturel à tous les cultes.
La critique littéraire est bien souvent un traité de morale.
La parfaite vertu est le beau idéal du monde intellectuel.
Les hommes peuvent abandonner leurs actions au vice, mais jamais leur jugement.
La vie ne semble souvent qu'un long naufrage, dont les débris sont l'amitié et l'amour.
La puissance d'aimer, l'activité de la pensée, le prix qu'on attache à l'opinion, font de tel ou tel genre de vie une existence douce pour les uns, et tout à fait pénible pour les autres.
L'inflexible loi du devoir est la même pour tous, mais les forces morales sont purement individuelles.
L'âme ne reçoit aucun plaisir de ce qu'elle reconnaît elle-même pour passager.
L'amour est un égoïsme à deux.
La douleur perfectionne beaucoup le caractère ; on rattache dans sa pensée ses fautes à ses malheurs.
L'infini fait autant de peur à notre vue qu'il plaît à notre âme.
L'enthousiasme que l'amour nous inspire est comme un nouveau principe de vie.
Une âme bien née n'a qu'un seul principe à observer dans le monde : faire toujours du bien aux autres et jamais de mal.
Plus les hommes sont médiocres, plus ils repoussent loin d'eux la raison éclairée.
La conversation doit être comme les jeux où l'on jette la carte chacun à son tour.
L'amour-propre, si susceptible pour lui-même, ne devine presque jamais la susceptibilité des autres.
Quand l'amour sur un coeur ne peut rien, malheur à l'union dont il est le lien !
Le bonheur d'un jour est aussi difficile que la destinée de la vie entière.
Les jouissances de l'esprit sont faites pour calmer les orages du cœur.
La littérature ne puise ses beautés durables que dans la morale la plus délicate.
Ce qui caractérise la véritable dignité morale de l'homme, c'est le dévouement.
Tout comprendre rend très indulgent, et sentir profondément inspire une grande bonté.
La divinité seule peut faire renaître une fleur quand le vent l'a flétrie.
Il est beau d'aimer par le cœur et par la pensée !
La force de l'âme, c'est la vertu.
Il est si aisé d'être bon pour ses enfants qu'on ne doit pas en faire un grand mérite.
La sensibilité dans le mariage est un devoir, dans toute autre relation, la vertu peut suffire.
La morale doit être considérée dans l'homme, comme une inclination, comme une affection dont le principe est dans notre être, et que notre jugement doit diriger.
Rien n'est une excuse pour agir contre ses principes.
Quand l'infortune est générale dans un pays, l'égoïsme est universel.
Les hommes qui n'inspirent aucun genre de respect aux femmes détruisent l'amour.
La pureté de l'âme et de la conduite est la première gloire d'une femme.
La vraie supériorité consiste dans la force de l'âme.
Dans le monde on a beaucoup de connaissances, et peu d'amis.
Il faut pardonner d'avoir déchiré un cœur, les hommes ne savent pas le mal qu'ils font, et la société leur persuade que c'est un jeu de remplir une âme de bonheur, et d'y faire ensuite succéder le désespoir.