On ne saurait trop payer les besoins, et trop peu la plupart des plaisirs.
On ment bien plus par ses actions que par ses paroles.
À mesure qu'on avance en âge, on s'aime davantage, et on aime moins les autres.
Il est bien difficile de parler quelque temps de son prochain, sans finir par en dire du mal.
Les hommes admirent la vertu, mais c'est la coquetterie qui les subjugue.
Une femme croit souvent regretter son amant, tandis qu'elle ne regrette que l'amour.
Il est bon qu'une femme soit en familiarité avec quelques autres femmes, mais il vaut mieux qu'elle ne soit en confiance avec aucune.
Les jolies femmes veulent être cajolées ; les laides veulent être considérées ; les vieilles veulent être respectées ; leur bel esprit veut être célébré et admiré ; mais toutes veulent être flattées.
La plupart des femmes n'apprennent que pour qu'on dise qu'elles savent, et se soucient fort peu de savoir en effet.
Les femmes ne jouent presque jamais de rôle dans le monde par elles-mêmes, que par l'indécence, l'intrigue ou le ridicule.
On n'est heureux qu'autant qu'on est passif, on n'a de plaisir qu'autant qu'on est actif.
Quand on apprécie le plaisir, avec certains hommes on en goûte bien peu.
Il n'y a rien de plus dangereux pour une femme honnête qu'un amant sage et respectueux, parce que sa conduite écarte tout soupçon de danger, et le rend, par ce moyen, presque inévitable.
Il en est des passions vives comme des maladies chroniques, elles sont susceptibles de palliatifs, mais presque jamais de remèdes.
L'amour veut toujours acquérir, l'amitié ne veut que conserver.
On ne séduit guère que ceux qui sont déjà séduits.
L'habitude d'aimer est très facile à prendre, et très difficile à perdre.
L'habitude d'être vaincu énerve le courage, et empêche de vaincre.
En amour, il ne suffit pas qu'on soit content de nous, il faut encore que nous rendions content de lui l'être aimé à qui nous voulons plaire.
Quand l'émotion amoureuse augmente, tous les sens s'allument, et l'incendie devient général.
On n'a pas de meilleurs amis que ses parents.
Le respect est un hommage qu'on rend sans peine à la vertu.
Il n'est excusable qu'à l'amour d'aimer ce qu'il n'estime pas.
Si le sage seul est digne d'aimer, seul il mérite qu'on l'aime.
L'amitié, c'est un feu doux et toujours égal.
Dire qu'on aime, c'est faire l'éloge de son cœur.
Celui qui croit aimer de différentes manières n'aime que lui sous divers aspects.
S'il y a différents degrés dans l'amitié, il n'y en a qu'un seul genre.
L'amitié qui naît de l'amour vaut encore mieux que l'amour même.
Un des plus grands maux sans doute est d'avoir à regretter un bien qui existe encore, mais qui n'existe plus pour nous. C'est pour cette raison, sans doute, qu'on se console plus aisément de la mort de sa maîtresse que de son infidélité.
En fait de passions, on n'est point aimé parce qu'on aime, mais parce qu'on plaît.
Les passions sont, sans contredit, la source de presque tous les plaisirs, mais elles n'ont jamais fait d'heureux.
On jouit bien davantage, et d'une façon bien plus agréable, du sentiment dont on est affecté que de celui qu'on inspire.
L'amitié qui n'exige rien et qui ne se plaint jamais est presque toujours faible.
La reconnaissance ajoute sans doute au sentiment, mais il est rare qu'elle le fasse naître.
L'amitié est le commerce des âmes, celles qui y mettent le plus sont celles qui y goûtent le plus de plaisir.
Il est rare qu'on écrive pour instruire les autres des connaissances qu'on a acquises, mais pour leur apprendre qu'on est instruit.
On ne demande guère d'avis que pour faire approuver le sien.
Si nous n'avions point de prétentions, celles des autres ne nous choqueraient pas tant.
Il n'y a que ceux qui n'ont aucune bonne qualité pour balancer leurs défauts qui n'ont pas la force de les avouer.
Ceux qu'on n'admire jamais admirent rarement les autres.
Il y a certaines gens auxquels il est arrivé de sacrifier leur réputation pour sauver un ridicule.
La crainte de paraître ignorant est le plus grand obstacle pour cesser de l'être.
On rougit plus souvent par amour-propre que par modestie.
Il y a des gens qui se croient dévots parce que la crainte d'être damnés les empêche quelquefois de faire le mal.
Si les hommes étaient réellement convaincus de leur prétendue croyance, hors les fous, ils seraient tous des saints.
Il n'est rien de plus difficile à supporter que de désirer ce que l'on ne peut obtenir.
La mort n'est rien, nous ne naissons que pour nous y soumettre.
La jalousie, c'est le plus grand tourment de l'amour, non pas de l'amour physique, mais de l'amour morale.
L'estime ainsi que l'amitié ne s'acquièrent qu'avec le temps.
L'expérience est à l'âme ce que l'habitude est au corps.