Tous les cœurs ne sont pas injustes et cruels.
Rendez grâce aux Cieux des forfaits qu'autrefois ont commis vos aïeux.
Un peuple affamé de carnage veut rendre un Dieu clément complice de sa rage.
De quel droit des mortels, parlant au nom des cieux, nous imposeraient-ils un joug religieux ?
Tout mortel bienfaisant est un prêtre des cieux.
On n'exécute rien quand on veut l'impossible.
Le malheur n'est vaincu que par la résistance.
Un conjuré qui tremble est bien près de périr.
Fous et pervers sont nés proches parents.
Il faut bien, malgré soi, soupçonner des perfides.
Le mariage trouble la raison, si c'est du nectar, c'est aussi du poison.
Le crime est un torrent dont la course est rapide.
Souvent à la cour un ami cache un traître.
Une longue indulgence est l'équité d'un père.
Aimer c'est craindre, et craindre c'est souffrir.
L'excès de modestie est un excès d'orgueil.
L'audace succède à la timidité ; le désir de connaître à la crédulité.
Les bienfaits découverts ne font jamais rougir.
Un bien qu'on n'attend plus facilement s'oublie.
L'amour parle au cœur, le temps parle à l'âme.
Croyez que tout mortel a besoin d'indulgence.
La vie est d'un jour, la mort est éternelle.
Un esprit sage et un cœur pur surmontent tout sans violence.
Les soupçons ne conviennent qu'à des âmes timides.
Des riches en tous lieux le pauvre est dépendant.
La paix entre ennemis est de courte durée.
Pour des cœurs vertueux régner n'a point de charmes.
Pour qui n'est point crédule il n'est point de merveilles.
L'innocence est toujours calme sans violence.
Quand on aime, il n'est rien d'impossible.
Pour un homme inspiré secourir les humains est un devoir sacré.
Quand vous avez oublié la justice, ne vous étonnez pas que le ciel vous punisse.
Le salut de tous m'est plus cher que le mien.
Près du bonheur extrême est l'extrême infortune.
Un peuple qui sait honorer ce qui est grand ne manque jamais de grandes actions.
Épargnez à vos enfants des travaux dont le succès est incertain.
Il est nécessaire de créer et non de compiler, d'inventer et non de se souvenir.
On enseigne les métiers, les sciences, les arts ; mais les mœurs et la vertu s'inspirent.
Laissons les trésors aux tyrans ; la gloire est la monnaie des républiques.
Qui meurt pour le peuple a vécu.
Un cœur qui sait haïr est toujours criminel.
La gloire veut qu'on ose où le péril est grand.
Le goût n'est rien qu'un bon sens délicat, le génie est la raison sublime.
Dieu fit la liberté, l'homme a fait l'esclavage.
Le bon sens et la raison font tout : vertu, génie, esprit, talent et goût.
On peut vaincre un peuple guerrier, mais un peuple libre est invincible.
Que d'âge en âge la patrie soit libre, puissante et chérie.
Unissons par l'hymen et nos mains et nos cœurs.
L'hymen et l'amour sont le prix des vainqueurs.
Tout louer est d'un sot, tout blâmer est d'un fat.
Un mal violent veut un remède extrême.
Qui veut séduire farde son langage.
Un fils craint aisément pour un père qu'il aime.
L'amour a ses tourments, l'amitié ses outrages.
La pitié qu'on inspire adoucit les malheurs.
Le ciel peut tout pardonner, hors l'inhumanité.