Qui ôterait la médisance du monde en ôterait une grande partie des péchés.
Je souhaite finir mes jours dans les aimables solitudes de la campagne, loin du tumulte du monde, de l'avarice et de la mauvaise foi. Là on jouit de mille plaisirs innocents qui se renouvellent sans cesse ; là on échappe aux mauvais propos, aux caquets, à la médisance et à l'envie. On ne saurait voir, sans admirer la bonté du Créateur, tant d'animaux divers qui errent paisiblement dans ces riantes prairies à perte de vue, tant d'oiseaux qui remplissent les bois de leur ramage, tant de merveilles de la nature qui invitent à de tranquilles méditations.
La médisance, ce fléau si cruel, n'est un besoin que pour les âmes étroites et vides qui vont épier la conduite du voisin jusque chez lui, et relèvent, sans pitié, la moindre peccadille qu'il commet dans son ménage, sa cuisine ou dans son jardin.
Il ne faut qu'une médisance pour récréer une bonne compagnie de mauvaises langues.
Les médisances et les calomnies sont la ressource des têtes vides.
La médisance est une légèreté honteuse qui sacrifie souvent son repos à l'imprudence d'une censure qui sait plaire.
Les médisances et les calomnies ne doivent pas se redire, sous peine de complicité.
La médisance et la calomnie renchérissent l'une sur l'autre pour noircir un peu plus leurs victimes.
La médisance remplit tous les lieux où elle passe de désordre et de confusion.
La véritable médisance consiste en un certain plaisir que l'on a à dire du mal des autres sans aucune raison particulière. Les hommes sont faits pour la société, cependant ce plaisir malin que nous sentons quelquefois malgré nous dans la médisance fait bien voir qu'il n'y a rien de plus farouche ni de moins sociable que le cœur de l'homme.
On peut remarquer que les femmes les plus portées à la médisance sont toujours celles qui n'ont aucun emploi utile de leur vie.
Un bon cœur regarde l'infortune du prochain comme une lettre de recommandation. Ses yeux sont aveugles aux faiblesses des autres, et ses oreilles sont sourdes à la médisance et aux insinuations des petits esprits.
Il vaut mieux bêcher la terre que de passer son temps dans les vaines médisances.
La médisance naît souvent de la méchanceté, mais plus souvent encore du vide de l'esprit.
On se rend complice de la médisance en prenant plaisir à l'écouter.
La médisance n'est qu'une étape sur le chemin de la vie qui conduit à la calomnie.
Tout le talent de la méchanceté consiste à débiter d'absurdes médisances.
Si l'homme est tel qu'il doit être, la médisance ne peut l'abattre, l'éloge ne peut l'enorgueillir.
La médisance se déploie à son aise dès qu'il s'agit de nuire aux personnes qu'elle envie.
La médisance est le mauvais assaisonnement d'un bon repas.
La médisance est une petitesse dans l'esprit, ou une noirceur dans le cœur.
Les grands parleurs tombent dans la redite, dans la raillerie ou dans la médisance et empêchent les autres de parler, ce qui les rend odieux.
La médisance s'efforce d'alléger le poids du mérite en le mordant.
On a toujours la possibilité de se défendre contre la haine, la médisance, la jalousie. Mais on ne peut rien contre les bons sentiments.
La médisance est la fille immortelle de l'amour-propre et de l'oisiveté.
Il n'est pas toujours permis de mépriser la médisance, mais on doit toujours mépriser la flatterie.
La médisance est le soulagement de la malignité.
La médisance parle du mal dont elle n'est pas sûre, elle se tait prudemment sur le bien qu'elle sait.
Il circule dans le monde une envie au pied léger qui vit de conversations, on l'appelle médisance.
La médisance est une espèce de meurtre car nous avons trois vies : La vie spirituelle, qui consiste dans la grâce de Dieu ; la vie corporelle, qui consiste dans l'union de l'âme avec le corps ; et la vie civile qui consiste dans une bonne réputation. Le péché nous ôte la première, la mort nous ôte la seconde, et la médisance nous ôte la troisième.
Le jugement téméraire produit le mépris du prochain, l'orgueil et la complaisance de soi-même, et cent autres effets pernicieux entre lesquels la médisance tient des premiers rangs comme la vraie peste des conversations.
On dirait que la médisance est un engrais, tant elle a quelquefois réussi à ses victimes.
Une médisance se prélasse triomphalement sur les lèvres d'un bavard, comme le singe de la fable sur le dos du dauphin.
Le mépris est la meilleure réponse à la médisance.
Pour certaines âmes basses la médisance est un métier, j'ai presque dit un gagne-pain.
La médisance est comme la note à payer ; quand on a monnaie en poche elle inquiète peu.
La haine impuissante se soulage lâchement par la médisance.
La plus haute vengeance face à la médisance est le mépris ou l'oubli.
Je ne puis m'empêcher de sourire lorsque je vois la médisance afficher la prétention de ne point outre-passer les limites du vrai, de ne rien dire d'exact, de pouvoir au besoin administrer la preuve de que ce qu'elle avance : La médisance y met trop de verve et trop d'entrain.
On serait tenté de croire que le dénigrement, la médisance et la calomnie disparaitraient avec les passions ; point du tout : la légèreté de l'esprit mondain s'emparerait du champ abandonné, et la moisson y pousserait aussi abondante.
Qui sème la médisance récolte la haine?