Il en est de la comédie comme de la représentation de ce monde, où quelques-uns jouent les empereurs, d'autres les papes ; bref, autant de personnages que la scène en peut produire ; mais quand on arrive au dénouement, c'est-à-dire quand la vie est terminée, la mort leur enlève à tous les costumes qui les distinguent, et dans leurs tombeaux ils se ressemblent tous.
L'envie d'y trop mettre rompt le sac.
En pensant où tu vas, tu oublies d'où tu viens.
À bon entendeur demi-mot.
Le mariage c'est filer, enfanter et pleurer.
Ce qu'on ne saurait parer, il faut le souffrir avec patience.
Du dire au faire, la distance est grande.
Quand les commères se querellent, les vérités se découvrent.
La vérité surnage au-dessus du mensonge comme l'huile sur l'eau.
Quand la femme ne sert plus de marmite, elle sert de couvercle.
Un soupçon faux ou vrai met à bout la patience ; la jalousie tue d'une pointe cruelle.
Je ne suis pas rivière pour ne pas revenir en arrière.
Qui se repent est digne de pardon.
L'orgueil presque toujours suit le vice ; l'humilité pare la vertu.
Quand une fille perd sa virginité, elle perd un bijou qu'elle ne retrouvera plus.
Dis-moi qui tu fréquentes, et je te dirai qui tu es.
À porte close, le diable s'en retourne.
Avec un bâton le bon devient méchant, et le méchant pire.
Quand une jolie voix chante ce sont des fleurs qu'elle laisse échapper de sa bouche.
Les amants qui vous témoignent de la jalousie sont des simples d'esprit ou des présomptueux.
La liberté doit marcher sans embarras, sans ennuis, et ne doit être ni étouffée, ni troublée par les soucis de la jalousie.
Les exploits du téméraire s'attribuent plutôt à la bonne fortune qu'à son courage.
La valeur qui va jusqu'à la témérité est plus près de la folie que du courage.
L'ami par intêret, c'est une hirondelle sur le toit.
La diligence est la mère de la bonne fortune.
On ne met pas un clou à la roue de la fortune.
Pour le mal d'hier, il n'y a pas de remède demain.
Autant tu possèdes, autant tu vaux.
Les sottises du riche sont des sentences.
Derrière la croix se tient le diable.
Un homme déshonoré est pire qu'un homme mort.
Les proverbes sont de courtes maximes tirées d'une longue expérience.
La meilleure fondation du monde, c'est l'argent.
On ne cueille pas en verjus la grappe de raisin.
La jalousie est le tyran du royaume de l'amour.
L'amour n'a pas de meilleur ministre que l'occasion.
Mieux vaut la honte sur le visage que la tache dans le cœur.
Mieux vaut le moineau dans la main que la grue qui vole au loin.
Celui-là t'aime bien qui te fait pleurer.
La crainte et l'amour ne mange pas au même plat.
L'amour, refroidit l'un, enflamme l'autre, blesse à gauche, tue à droite.
La fortune est une femme capricieuse, fantasque, toujours ivre et aveugle.
Jamais la jalousie ne laisse l'entendement assez libre pour qu'il puisse juger les choses comme elles sont : la jalousie regarde toujours avec des lunettes d'approche, qui font les petites choses grandes, les nains des géants, et les soupçons des vérités.
L'ingratitude est une fille de l'orgueil.
Trois beaucoup et trois peu font la perte de l'homme.
La roue de la fortune tourne plus vite que celle du moulin.
Un beau repentir fait pardonner toute espèce de faute.
Un seul bijou, que j'estime plus que la vie, c'est celui de ma pudeur et de ma virginité. Je ne veux pas le vendre à prix de promesses et de cadeaux, car enfin il serait vendu, et s'il pouvait être acheté, il mériterait peu d'estime. Je ne veux pas non plus me le laisser ravir par des ruses et des perfidies. J'aime mieux l'emporter à la sépulture, et plaise au Ciel qu'il en soit ainsi ! plutôt que de le mettre en danger d'être assailli, souillé, par des chimères et des fantaisies.
Chez les nouveaux amants, les passions amoureuses sont comme des transports inconsidérés qui font sortir la volonté de ses gonds, laquelle, affrontant tous les obstacles, se précipite follement à la poursuite de son désir, et lorsqu'elle croit atteindre le paradis de ses visions, elle tombe dans l'enfer de ses peines. Si elle obtient ce qu'elle convoite, le désir décroît avec la possession de la chose désirée, et peut-être, les yeux de l'entendement s'ouvrant alors, on voit qu'il est juste de haïr ce qu'on adorait auparavant.
Il n'y a pas d'élévation qui ne menace de chute.
Le Dieu de l'éloquence se montre dans les langues flatteuses et amoureuses.
La faim, cette coquine, fait souvent faire aux beaux esprits des choses qui ne sont pas sur la carte.
On dirait que les Bohémiens et les Bohémiennes ne sont venus au monde que pour être voleurs. Ils naissent de parents voleurs, ils s'élèvent parmi des voleurs, ils étudient pour devenir voleurs, et finalement ils sortent de là voleurs faits et parfaits en toute matière et à tout événement. Le goût de voler et le vol sont chez eux, comme des accidents inséparables qui ne s'en vont qu'avec la vie.
Un métier qui ne donne pas de quoi vivre à celui qui l'exerce ne vaut pas deux fèves.
La mort la plus lente et la plus horrible, c'est celle de la faim.
Les méchants sont toujours ingrats.
Ce n'est pas la possession, mais l'usage des richesses qui rend heureux.
Des hommes les uns sont d'or, les autres n'en ont que l'apparence.
Il n'y a de réel que ce que nous voyons.
On ne peut être content de n'être pas content.