Il faut user, auprès des femmes, de la poésie comme d'un bijou très précieux, que son maître ne porte pas tous les jours, qu'il ne montre pas à toutes personnes et en toute occasion, mais, au contraire, quand il est sage et raisonnable de le montrer. La poésie est une belle et jeune fille, chaste, honnête, toujours discrète, spirituelle, solitaire et retirée, qui se retient dans les bornes de la plus stricte discrétion. La poésie est l'amie de la solitude ; les ruisseaux la divertissent, les prairies la consolent, les arbres la désennuient, les fleurs la réjouissent, et, finalement, elle charme et instruit par ses merveilleux mots tous ceux qui la fréquentent.(Extrait de : La bohémienne de Madrid, publiée en 1602.)