Il serait vraiment trop naïf d'attribuer au régime démocratique l'honneur de vertus militaires qui sont — malgré lui — celles de la France.
C'est terrible une guerre civile. Surtout quand c'est fait par des militaires.
Un bon général ne croit jamais tellement à la paix qu'il ne se prépare à la guerre.
La vie militaire est toute de sacrifices. Il faut faire son devoir avec exactitude et ne jamais se plaindre. L'avancement n'est pas toujours accordé au mérite.
Les militaires les plus grossiers savent rester dans leur sphère, et, en cas de besoin, ils sont toujours prêts à se rendre utiles, car la conscience de la force est inséparable d'une certaine bonté instinctive.
L'état militaire est le seul où il soit obligatoire, sous peine de mort, d'être intelligent.
La crainte du peuple, l'absence d'une organisation militaire, telle fut constamment la cause de nos revers.
La position sociale la plus agréable est celle d'un militaire instruit et bien élevé.
Les envieux du militaire parvenu à un grade élevé se gardent bien de penser à tout ce qu'il lui a fallu de peines, de misère, d'énergie, de patience, de valeur, de privations, pour arriver au sommet de ce mât de cocagne : ils ne voient que le but et non le point de départ.
Le militaire le plus brave est celui qui prend ses armes le matin sachant qu'il sera battu dans la journée, et ayant néanmoins l'intention de faire son devoir, et plus encore s'il le peut. L'homme politique animé des mêmes sentiments doit arriver à tout.
L'art militaire a cela de bon qu'il apprend à souffrir, à jouir de tout, et à se passer de tout.
Si l'organisation militaire d'un peuple ne devait pas toujours se plier à sa nature, à sa position politique, à son état social, il ne faudrait pas beaucoup de temps pour trouver le meilleur moyen d'avoir une bonne armée, car la question se bornerait à tâcher d'avoir le plus possible de soldats et à les garder le plus longtemps possible sous les drapeaux.
Ordonnance : Habitude militaire qui consiste à utiliser — sans les rémunérer — les services de jeunes gens n'étant absolument pas qualifiés pour l'emploi qu'on leur propose, durant dix-huit mois ou deux ans.
Le service militaire permettait aux garçons élevés dans les jupes de leur mère de découvrir d'autres sous-vêtements et aux cancres asociaux de tâter de la discipline et de la vie collective.
Un homme n'est rien s'il n'est précédé d'une réputation militaire.
La guerre est une chose trop grave pour la confier à des militaires !
Les braves militaires font la guerre et désirent la paix.
Service militaire : Il faut souhaiter que la suppression du service militaire n'augmente pas le nombre de nos chômeurs, de nos délinquants et de nos ennemis.
Service civil : Lourde erreur que cette suppression du service militaire qui permit si longtemps d'être habillés par l'État aux futurs demandeurs non satisfaits d'un premier emploi. Un service civil ne rétablira l'ordre moral que s'il octroie à ses mobilisés képis, ceinturons et galons.
Militaires : L'avènement des nouvelles technologies et l'absence de guerres déclarées en ont fait une espèce en voie de disparition. On les regrettera car ils étaient les seuls professionnels dont on pouvait apprécier les compétences et les états de service sur la seule vue de leurs épaulettes.
Si, chez les militaires, il n'y a pas d'âge pour certaines retraites, c'est qu'on court plus vite à vingt ans qu'à soixante.
Il ne faut pas désespérer des imbéciles : Avec un peu d'entraînement, on peut en faire des militaires.
Armée : Militaires qui nous coûtent très cher et que nous ne voyons jamais, puisqu'ils sont au maximum quatre mille à défiler le 14 Juillet.
Pas étonnant que ce soit les militaires et les policiers, astreints au bouclage du ceinturon, qui aient déclaré la guerre à l'obésité.
Quel non-sens d'avoir fait disparaître le service militaire sans supprimer les guerres !
Incohérence de la Ve République : Elle a supprimé le service militaire quelques années avant d'accorder la possibilité d'épouser un copain de régiment.
Qu'est-ce qu'il y a de plus agréable à voir qu'un militaire ? C'est deux militaires !
Si j'étais militaire et marié, j'aurais peur qu'à l'aide de cette ressemblance que l'uniformité de vie, de vêtement et de préoccupations communique forcément à tous les militaires entre eux, une certaine confusion ne vînt à s'établir dans le cerveau, dans l'esprit et dans le cœur même de ma femme, et qu'elle ne s'avisât de bonne foi, un beau jour, de prendre le numéro 1 de mon régiment pour le numéro 2 d'un autre régiment, par exemple — et cætera, — et qu'elle n'en vînt ainsi à me tromper en tout bien tout honneur !
Je comprends qu'une femme aime les militaires, tous les militaires, un régiment, une armée, car enfin, en fait de militaires, plus il y en a, plus c'est beau ; mais j'ai plus de peine à comprendre qu'elle en choisisse un, entre tous, pour le préférer.
Le courage naturel n'est rien sans une forte organisation militaire.
Une commission militaire à laquelle un gouvernement envoie des accusés importants ne sait jamais les lui rendre absous.
Les nations armées se laissent conduire avec docilité. La discipline militaire les forme à l'obéissance et l'on ne craint chez elles ni insurrections, ni troubles, ni tumultes d'aucune sorte. Quand le service est obligatoire pour tous, quand tous les citoyens sont soldats ou le furent, toutes les forces sociales se trouvent disposées de manière à protéger le pouvoir, ou même son absence, comme on l'a vu en France.
La fatigue est un grand remède et l'abêtissement une précieuse ressource. On vit dans une stupeur qui fait l'effet d'une couche d'ouate. Comme on ne dort, la nuit, que d'un sommeil à tout moment interrompu, on n'est pas bien éveillé le jour. Et cet état d'automatisme léthargique où l'on demeure est favorable à la discipline, conforme à l'esprit militaire, utile au bon ordre physique et moral des troupes.
La violence industrielle engendre la violence militaire.
Un cœur auprès de qui vainement on s'épuise, est pour un militaire une place conquise.