Le calme et l'absence d'émotions ne suffisent pas pour qu'un esprit soit libre. Être libre, c'est surtout être capable de lutter contre l'écrasante pesanteur du corps, contre l'inertie de l'esprit, contre la mollesse et la lâcheté.
Il n'y a pas là de place en ce monde pour la mollesse et la rêvasserie.
La mollesse énerve, elle affadit tout, elle ôte leur sève et leur force à toutes les vertus et à toutes les qualités de l'âme.
Depuis la mollesse d'une éponge mouillée jusqu'à la dureté d'une pierre ponce, il y a des nuances infinies. Voilà l'homme.
Le luxe, enfant de la mollesse et de la vanité, conduit à la misère par des chemins brillants ; mais il n'y a que les sots qui les suivent.
Mon péché actuel est toujours la mollesse, l'inertie imprévoyante qui ferme les yeux et les oreilles à l'obligation, pour échapper à l'effort et à la lutte. Je n'oublie que l'essentiel, les grands travaux et les hautes résolutions. L'émiettement et l'ajournement sont ma vieille faute, et mon irrésistible penchant.
La mollesse est un poison, la paresse est un suicide.
La mollesse des vêtements effémine le corps et l'énerve.
Une main de femme, au moment où elle sort de son bain de senteur, conserve je ne sais quelle fraîcheur douillette, une mollesse veloutée dont la chatouilleuse impression va des lèvres à l'âme.
Un homme livré à sa mollesse est un homme faible et petit en tout, il est tiède.
Le découragement est une incrédulité, une mollesse, un péché, et non pas une patience.
La mollesse est une langueur de l'âme qui l'engourdit et qui lui ôte toute vie pour le bien, mais c'est une langueur traîtresse qui la passionne secrètement pour le mal, et qui cache sous la cendre un feu toujours prêt à tout embraser.
La mollesse est au moins le sommeil des vertus.
La mollesse dénote une âme faible.
L'homme mou est incapable de tout bien, il tombe peu à peu dans les plus grands maux.
Que faire d'un homme mou ? Absolument rien, il n'est bon à rien. Les affaires l'ennuient, la lecture le fatigue, l'assiduité même le gêne. Il faudrait lui faire passer sa vie sur un lit de repos.
Être libre, c'est être capable de lutter contre l'écrasante pesanteur du corps, contre l'inertie de l'esprit, de lutter contre la mollesse et la lâcheté.
L'attention se lasse, la mémoire s'émousse, et la vieillesse de cœur arrive, avec l'usure de l'activité, et la perte de l'espérance. La mollesse rend lâche. Qui ne lutte plus ne vit plus, il a le renom de vivant, mais il est déjà mort.
Gare à la mollesse ! Mollesse du corps, mollesse de l'esprit, mollesse de l'âme, mollesse du caractère ! Partout emploie les toniques, partout songe à exciter la vigueur, le ressort, l'élasticité, l'activité, l'élan.
Fuyez la mollesse, le faste, la profusion ; mettez votre gloire dans la simplicité.
Évite avec soin la paresse qui d'une vie heureuse épuise les trésors : Il n'est pas de poison pareil à la mollesse ; l'oisiveté de l'âme est la perte du corps.
La mollesse et l'oisiveté corrompent les plus beaux naturels.
Le travail, gagé par la mollesse, s'ouvre à pas lents la route à la richesse.
Veille autant que tu peux ; et fuyant la mollesse, des douceurs du repos n'use que sobrement ; car le trop long sommeil engendre la paresse, qui sert au vice d'aliment.
J'aime la vertu sans rudesse ; j'aime le plaisir sans mollesse ; j'aime la vie.
Je me traîne dans une lâche mollesse, j'évite de vouloir, je fuis ma résolution, ce que j'entrevois nécessaire. Il ne me semble quelquefois pas la peine de vouloir, la vie passe si vite qu'il n'y a rien à réaliser. Je me suis laissé entraîner dans cet abîme d'inconstance où j'agonise, vivant au jour le jour, sans accumuler, sans centraliser. Mais est-il possible de vouloir, sans vouloir quelque chose de précis, de particulier, c'est-à-dire sans se restreindre ? Non, et voilà ma faute. Le vague, l'indépendance, la possibilité de tout et par cela même la réalité de rien. Cette indétermination est mon plus vieil ennemi.
La mollesse amène la fausse vanité.
Tout excès est nuisible, l'excès de la mollesse bien plus que tout autre.
L'inconstance n'est que le désordre moral, comme la mollesse est l'impuissance morale.
Le luxe engendre la mollesse, et cause la décadence des nations.
La plus frivole industrie nous venge du luxe, de la mollesse et de l'oisiveté, en les forçant de payer des impôts aux hommes laborieux.
Lorsqu'en suivant le torrent de leurs passions, les peuples se laissent tomber de l'ordre dans l'anarchie, de l'activité dans la mollesse, de la liberté dans la servitude, du patriotisme dans l'égoïsme, de la pureté des mœurs dans la corruption, les gouvernements s'épuisent en efforts constants, coûteux, pénibles, et trop souvent impuissants, pour leur faire gravir de nouveau cette hauteur morale, d'où l'on descend avec tant de célérité, et qu'il est si difficile et si rare de remonter.
La négligence, l'apathie, les maux de la mollesse, enfantent dix mille tyrans dont la cruauté subalterne surpasse dans ce qu'ils ont de pire les actes d'un maître énergique, quelque dure et pesante que soit sa domination.
L'homme mou, c'est le paresseux qui veut et ne veut pas ; l'homme qui veut de loin ce qu'il faut vouloir, mais à qui les mains tombent de langueur dès qu'il regarde le travail de près.
Un homme mou et amusé ne peut jamais être qu'un pauvre homme ; et s'il se trouve dans de grandes places, il n'y sera que pour se déshonorer.
La mollesse ôte à l'homme tout ce qui peut faire les qualités éclatantes. Un homme mou n'est pas un homme, c'est une demi-femme. L'amour de ses commodités l'entraîne toujours malgré ses plus grands intérêts. Il ne saurait cultiver ses talents, ni acquérir les connaissances nécessaires dans sa profession, ni s'assujettir de suite au travail dans les fonctions pénibles, ni se contraindre longtemps pour s'accommoder au goût et à l'humeur d'autrui, ni s'appliquer courageusement à se corriger.