Au dépens du bon sens, gardez de plaisanter.
La raison pour marcher n'a souvent qu'une voie.
Gardez qu'un sot orgueil ne vous vienne enfumer.
Tout poème est brillant de sa propre beauté.
Ainsi qu'en sots auteurs, notre siècle est fertile en sots admirateurs.
Il est certains esprits dont les sombres pensées sont d'un nuage épais toujours embarrassées.
Que la raison conduise, et le savoir éclaire.
Un sage ami, toujours rigoureux, inflexible, sur vos fautes jamais ne vous laisse paisible.
Aimez qu'on vous conseille, et non pas qu'on vous loue.
Dans l'art dangereux de rimer et d'écrire, il n'est point de dégrés du médiocre au pire.
Soyez plutôt maçon, si c'est votre talent.
C'est peu d'être poète, il faut être amoureux.
Un sonnet sans défaut vaut seul un long poème.
On peut avec honneur remplir les seconds rangs.
Souvent la peur d'un mal nous conduit dans un pire.
Avant donc que d'écrire, apprenez à penser.
L'ignorance toujours est prête à s'admirer.
Heureux qui dans ses vers, fait d'une voix légère, passer du grave au doux, du plaisant au sévère !
Voulez-vous du public mériter les amours ? Sans cesse en écrivant variez vos discours.
Un beau désordre est un effet de l'art.
Le vrai peut quelquefois n'être pas vraisemblable.
Qui ne sait se borner ne sut jamais écrire.
Tel vous semble applaudir, qui vous raille et vous joue.
Chaque âge a ses plaisirs, son esprit et ses moeurs.
Un sot trouve toujours un plus sot qui l'admire.
Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage : polissez-le sans cesse et le repolissez.