La nécessité ne connaît point de loi.
L'imbécile est celui qui se laisse séduire par les prières d'autrui, et ses promesses trompeuses.
Il est trop dur de restituer le bien d'autrui lorsqu'il est devenu notre propriété.
Le mal se dérobe souvent sous l'apparence du bien.
Un bon cœur meurt cent fois le jour pour un être qu'il chérit plus que lui-même.
Il n'y a rien de si caché sous le ciel qui ne se découvre à la fin.
Les amants couvrent toujours du voile de l'honnêteté leurs desseins les moins honnêtes.
Le sort du jaloux est de redouter l'orage dans un temps calme, et d'être plein de sécurité pendant la tourmente.
La femme peut tout ce qu'elle veut : sa malice est si grande, qu'il vous en faudra toujours passer par où elle voudra.
Rien n'est impossible à qui veut fermement.
Le récit de nos maux nous soulage, et celui de notre joie ajoute encore à notre contentement.
Il n'y a que les trompeurs qui se méfient des autres.
Sous prétexte de nous plaindre on nous fait parler quelquefois, afin de mieux se moquer de nous.
La fortune et la nature tiennent nos comptes en balance : il ne nous arrive jamais un bonheur qu'il ne surgisse aussitôt quelque infortune en compensation.
La miséricorde de Dieu est grande et quoiqu'un homme soit grand pécheur, il ne lui faut qu'un moment pour s'en repentir.
On voit souvent qu'à un homme de mérite échoit une sotte, tandis qu'au contraire une femme sage a un fou pour mari.
Il n'y a jamais rien de si désespéré qui ne laisse encore une lueur d'espérance, quelque vaine et faible qu'elle soit.
La noblesse courtisane est un poison qui carie la liberté des peuples.
La nature fait peu de braves : on les doit le plus souvent à l'éducation et à l'exercice.
La calomnie irrite les hommes et ne les corrige pas.
On ne chemine jamais qu'entraîné par la force de son naturel.
Gouverner c'est mettre vos sujets hors d'état de vous nuire et même d'y penser.
Il importe plus de délibérer sur ce qu'il faut faire que sur ce qu'il faut dire.
Il est de mauvais exemple de ne pas observer une loi, surtout de la part de ceux qui l'ont faite.
Contenter le peuple et ménager les grands, voilà la maxime de ceux qui savent gouverner.
Une pensée est toujours enchaînée à une autre pensée.
Il est difficile de vaincre celui qui connaît bien ses forces et celles de l'ennemi.
Ce n'est pas le titre qui honore l'homme, mais l'homme qui honore le titre.
À la guerre, le courage vaut mieux que la multitude.
Interrogez beaucoup de gens sur le parti que vous avez à prendre ; ne confiez qu'à très peu d'amis le parti que vous avez pris.
La discipline vaut mieux à la guerre que l'impétuosité.
Tout ce qui sert votre ennemi vous nuit ; tout ce qui lui nuit vous sert.
Mieux vaut une mauvaise paix que la meilleure guerre.
Les bonnes mœurs, pour se maintenir, ont besoin de lois ; les lois pour être observées, ont besoin de bonnes mœurs.
À la guerre, la ruse mérite des éloges.
L'amour de la patrie doit faire oublier à un bon citoyen les inimitiés particulières.
Le riche désarmé est la récompense du soldat pauvre.
Les bons conseils ne sont dus qu'à la sagesse.
La guerre fait les voleurs, et la paix les fait pendre.
Qui porte trop loin le désir de se faire aimer provoque le mépris.
Deux grands mobiles font agir les hommes : L'amour et la crainte.
Le hasard gouverne un peu plus de la moitié de nos actions, et nous dirigeons le reste.
J'aime mieux rester seul que de me trouver en mauvaise compagnie.
La bonté ne saurait être payée par aucun don.
Il est plus sûr d'être craint que d'être aimé.