L'oppression nous sert au lieu de nous nuire quand nous osons lui tenir tête. Elle sert à nous dépouiller, elle sert à nous faire regarder en haut. Dans la fournaise des malveillances systématiques notre âme s'épure ; elle sort de là plus forte, plus capable des luttes de la vie, forgée en quelque sorte pour le combat.
Dès que je me rapproche de mon élément, de la vie pleine et sympathique, je sens la gaieté et l'élasticité me revenir. L'inélégance, la vulgarité, le mauvais goût et la taciturnité forcée me glacent et m'oppressent. Les dissonances morales me déchirent.
Mille sensations confuses et indéfinissables à ma fenêtre ouverte, sous les rayons lunaires. Pressentiments inquiets. Je sens que je ne suis pas dans l'ordre, et qu'il se décide quelque chose derrière les coulisses, derrière mon dos, quelque chose d'inconnu dont mon avenir dépend. Je ne vois pas clair devant moi et la perplexité m'oppresse.
L'avenir sans joie m'oppresse et m'étouffe. Quelle chose terrible que l'infanticide de l'espérance ! J'entrevois aussi ce que doit être le supplice des remords, le feu qui ne s'éteint point, le ver qui ne meurt point.
Cœur oppressé, par le sentiment de l'irréparable, de l'irrémissible ; c'est le ver qui ne meurt point, le feu qui ne s'éteint point.
Les fortes sensations, contenues avec effort au-dedans de nous, oppressent notre cœur ; un sein ami, dans lequel nous puissions verser le trop plein de nos joies et de nos douleurs, est un bienfait de la Providence envers ceux qu'elle protège.
Le seul fait de vivre est oppressant et l'on ne s'y habitue, sans doute, qu'en accomplissant des besognes imbéciles.
Quand un peuple asservi combat ses oppresseurs, aussi bien que la paix, la guerre a ses douceurs.
Quand le juste opprimé périt sans défenseur, la honte doit tomber sur le juge oppresseur.
C'est toujours dans les caves de l'oppression que se préparent les vérités nouvelle.
Protection, amour, bienveillance pour les malheureux, guerre éternelle aux oppresseurs !
Fils de la liberté spirituelle, je me tiens à l'écart de l'oppressive nécessité.
Dès qu'on parle de bonheur, et surtout si l'on en parle du haut d'une tribune, les hommes devraient se boucher les oreilles, car cela annonce une oppression inédite ou du moins un inconvénient inconnu jusque-là.
Le pouvoir qui prétend défendre l'ordre le met en péril. L'oppression qui prétend défendre la liberté la met en danger.
L'ordre est à la liberté ce que le fait est à l'intention. L'ordre est l'équilibre parfait entre la liberté et l'autorité. L'ordre qui n'est pas cet équilibre parfait n'existe qu'en apparence. Il porte un nom qu'il usurpe : c'est de l'oppression déguisée.
Les gouvernements qui ne sont ni assez populaires pour gouverner par l'union des citoyens, ni assez forts pour les maintenir tous dans une oppression commune, ne peuvent se soutenir qu'en alimentant la discorde entre les partis.
La décadence d'un empire commence au moment où l'oppresseur est assez puissant pour forcer la justice au silence.
Un grand esprit sans amour est un phénomène qui nous surprend et nous attriste. On dirait une de ces nuits d'été au Septentrion que l'on appelle nuits d'acier, dont la clarté morne fatigue l'œil et oppresse en quelque sorte la pensée.
Il est hideux de penser qu'on peut naître, vivre et mourir esclave, esclave jusqu'au bâton, à cause de cela seulement qu'on est noir au lieu d'être blanc, et qu'on a son père au Congo au lieu de l'avoir rue Mouffetard. Certes, on serait vert, bleu, tricolore ou panaché, que ce ne serait point encore une raison suffisante pour justifier l'oppression d'une race par une autre race.
Animé par l'émulation, l'homme s'élève, comme le palmier, en dépit de l'oppression.
Oppressé par l'ennui, l'homme cherche naturellement à sortir de cette inaction de l'esprit. Il faut pour cela parvenir à émouvoir ses sens, son intelligence, son corps et son âme.
Tout par le raisonnement, rien par la force ; tout par la persuasion, rien par l'oppression.
Il est temps que le « non » à l'oppression s'inscrive dans le sillage du « oui » à la vie.
La pauvreté est mille fois plus facile à supporter que l'oppression et que la servitude.
Une même loi pour le lion et pour le bœuf, c'est oppression.
Qu'il est doux, quand le cœur de ses ennuis pressé lève à peine le poids dont il est oppressé, de rencontrer un cœur qui sente nos alarmes, qui plaigne nos douleurs et s'unisse à nos larmes !
Repoussez l'injustice faite à votre frère avec la même fermeté, la même constance que si elle l'était à vous-même ; étendez votre main entre l'oppresseur et l'opprimé. Votre frère c'est vous, et quand on l'opprime n'êtes-vous pas opprimé aussi ?
Puisque les hommes sont pour la plupart injustes, et qu'ils sont par tout divisés en deux classes, les puissants et les faibles, tâchons, par tous les moyens que la vertu autorise, de nous placer dans la première, non pour être oppresseurs, mais de peur d'être opprimés.
Il y a des paix qui sont contre l'homme. Et il y a des emportements qui sont pour l'homme. Il existe des paix de peur et des paix de connivence dans la malhonnêteté, des paix d'oppression et des paix de complicité, des paix qui mentent et des paix qui détruisent.
On ne peut pas vivre heureux en régime d'oppression.
L'oppression du pauvre est un de ces grands crimes qui sollicitent la vengeance divine, et l'attirent. Une chute soudaine, l'écroulement fatal et imprévu de la plus brillante fortune, apprennent aux hommes qu'il y a au-dessus de nous un Etre suprême, qui, en abattant ces têtes altières qui abusaient de leur puissance, fait craindre au méchant effrayé que la foudre qui gronde encore ne vienne le frapper à son tour.
Qui pense, cesse de vivre par le cœur, et suspend momentanément l'oppression de la tristesse.
Si tu es oppresseur, le repos et le sommeil ne sont pas faits pour toi ; et malgré tous tes efforts, tu n'en jouiras pas.
Partout où tu rencontreras un mensonge qui t'oppresse, étouffe-le.
Nos erreurs et nos fautes les plus condamnables sont peut-être celles qui portent atteinte à la sérénité des femmes. Hélas ! combien n'y en a-t-il point de ces aimables créatures qui souffrent inconnues, dont le cœur saigne en badinant, et qui, la joie peinte sur le visage, se retirent précipitamment dans quelque coin obscur, ou se cachent, pour s'abandonner aux larmes qui les oppressent, et qui paient un jour de gaieté par une nuit de douleur !
L'invective appartient à l'oppression, comme la plainte à la douleur.