Il est bien rare que l'opulence n'augmente pas la méchanceté naturelle, et qu'elle fasse le bonheur.
Ô toi qui es opulent, songe à celui que la misère accable.
Tandis que le pauvre cache son indigence et son infortune, le parvenu, sans scrupule, étale son opulence, une richesse souvent fort mal acquise.
La véritable amitié est opulente, les avares ne connaissent point un si noble sentiment.
L'avare qui se retire du monde meurt d'un opulent ennui.
Le faste de la sagesse est une orientation plus grande que celle de l'opulence.
L'opulence souvent déguise bien des vices.
Les plus généreux dans l'indigence sont souvent les plus avares dans l'opulence.
Celui-là est pauvre, quelque opulent qu'il paraisse, qui désire avoir plus qu'il ne possède.
La fortune prodigue noie ses favoris dans l'opulence.
Qui vit dans l'opulence sans en profiter est le plus grand des idiots ou un niais.
L'opulence est le bonheur même quand elle vient au secours des plus malheureux.
L'aspect de l'opulence est toujours engageant, c'est l'argent qui décide à donner de l'argent.
On est pauvre dans l'opulence quand nos besoins vont toujours au-delà de nos revenus.
L'avare est un pauvre homme, seul et isolé de tous, au milieu de l'opulence.
Le plus court chemin vers l'opulence est de restreindre ses désirs.
L'opulence et la misère sont deux montagnes escarpées qu'on n'escalade jamais sans gagner le vertige ou sans subir les angoisses de la souffrance. C'est en restant entre les deux extrêmes que l'on trouve le plus facilement la route qui conduit au bonheur.
Pense dans l'opulence à jouir de la vie, ne te refusant rien pour la santé du corps : Le riche a des écus, mais, par la maladie, il perd le plus grand des trésors.
L'homme heureux, à qui le public aveugle prête tous les talents et toutes les vertus, croit bientôt que tout lui est dû ; c'est-à-dire admiration et opulence. Il se repose sur cette agréable certitude ; il est sûr que cela durera toujours. Il a confiance en son étoile. Cela produit des réveils cruels, car rien n'est moins fidèle qu'une étoile. L'étoile brille pendant quelques années, et puis elle clignote, et puis elle s'éteint.
Pauvres, n'enviez point les trésors de l'opulence : croyez-le, posséder n'est pas jouir.
L'adversité prépare mieux que l'opulence à accepter l'idée de la mort.
N'importe qui peut devenir aujourd'hui ambassadeur, banquier, ministre, en travaillant, en s'embêtant, en avalant des couleuvres et en étant un peu malhonnête. Moi, j'ai plus d'ambition. je veux une vie réussie, ce qui n'exclut pas l'opulence !
Qui craint des envieux l'abominable engeance, doit à tous les regards cacher son opulence.
Le faste de la sagesse est une ostentation plus grande que celle de l'opulence.
II vaut mieux commander à des citoyens opulents que d'être opulent soi-même.
L'opulence est le bonheur même, lorsqu'elle sert à soulager les malheureux.
Le riche prend toujours soin de paraître fauché et d'habiller de secrets son opulence, de peur d'être méprisé.
Ce n'est pas toujours assez d'être vertueux, la vertu a quelquefois besoin des richesses pour ne pas paraître dans un faux jour. L'opulence la sauve au moins des soupçons. L'opulence déguise bien les vices !
Si les hommes ouvraient un jour les yeux sur la nature des biens qu'ils désirent, et qu'ils revinssent d'un commun accord aux productions de la terre, les gens qui ne sont qu'opulents seraient bien étonnés.
L'opulence de l'homme puissant aiguise les traits de l'envie et fait frémir tout bas l'indigent.
Tout homme opulent est entouré du matin au soir par un essaim de flatteurs.
Rien de plus commun que le malheur dans l'opulence, et le bonheur dans la médiocrité.
L'opulence chez les pédants et mondains sert d'enseigne au mérite.
Si la pauvreté fait gémir l'homme, il bâille dans l'opulence.
Passer de la pauvreté à l'opulence c'est seulement changer de misère.
L'opulent étranger possède tous les cœurs, mais le pauvre parent n'a que le sien au monde.
S'allier à l'homme pauvre et vertueux vaut mieux qu'à celui qui unit le vice à l'opulence.
Il y a des saisons de vie plus ou moins longues, faites de grisaille, de brouillard, de froid, d'obscurité ou d'errance qui vont alterner avec l'apaisement de matins ensoleillés, des jours chargés d'opulence et de bienfaits.
Ce sont surtout les richesses qui inspirent le plus l'orgueil et la fierté. Cet éclat, qui environne l'homme opulent, cette magnificence qu'il étale, ces honneurs qu'on lui rend, ces respects et ces espèces d'adorations qu'on lui prodigue, tout cela l'éblouit de telle sorte qu'il ne se connaît plus lui-même, et qu'il s'épanouit dans ses pensées.
L'homme n'est grand que pour les petits, pour veiller au bonheur et à la tranquillité des peuples, il n'est riche que pour les pauvres, pour suppléer à leurs besoins et fournir de son superflu à leur nécessaire. Cette portion de ses biens qu'il conserve pour l'avarice, ou qu'il dissipe pour le plaisir, il en prive l'indigent, puisque ses richesses ne lui ont pas été données pour lui seul. Celui de qui vous les avez reçues, riches du monde, a voulu que ce que vous avez de trop fût la ressource de celui qui n'a pas assez ; et si Dieu vous a placés dans l'opulence, ce n'est pas pour flatter et nourrir vos passions, c'est pour vous procurer le mérite de donner, et la gloire d'imiter sa bonté par vos bienfaits.
On est vraiment opulent, quand on est riche en bonnes actions.
Le bonheur qui vient après l'affliction est comme la lampe qui brille dans l'obscurité de la nuit, mais l'homme qui de l'opulence tombe dans la pauvreté, quoiqu'il ait encore la forme humaine, n'est plus cependant qu'un corps sans vie.
La pauvreté sans souci est préférable à l'opulence.
Il faut plaindre celui qui nage dans l'opulence, et qui ne voit autour de lui aucun successeur.
Il y a quelque affinité entre le chagrin et la vie humaine. Le chagrin s'insinue parmi les délices de l'opulent, parmi les honneurs de l'homme illustre. Quant à la pauvreté, c'est son fidèle compagnon : il vieillit en quelque sorte avec elle.
Quelle que soit votre opulence, sachez qu'elle porte sur une base qui peut s'écrouler et qu'un flux d'air n'est pas plus muable que le souffle de la fortune.
La beauté de l'imagination est au jugement ce que l'opulence est au mérite.
L'homme opulent peut être impunément avare, négligé dans sa tenue. Il peut être d'un courage et d'une délicatesse équivoques ; aux yeux du monde ses richesses sont des circonstances atténuantes ! L'homme pauvre, au contraire, doit être élégant, prodigue, probe et brave.
L'opulence ne peut rien sans la vertu, ni la vertu sans l'opulence.
L'opulence a sa misère ; elle est lâche et tient à la vie.