Chaque passion parle un différent langage.
A un certain âge l'homme, voyant tout lui échapper, est heureux de retrouver, engourdie dans un coin de son cœur, quelque passion secondaire, qui n'a joué jusque-là qu'un rôle tout à fait insignifiant dans son existence, de la réveiller, de la cultiver, et de vivre sur elle, faute de mieux.
Qu'est-ce que la passion ? — Presque toujours une explosion de la folie qui est chez presque tous ; quelquefois l'explosion de la sagesse qui est en quelques-uns.
Un homme sait mieux feindre la passion quand il n'aime pas que la froideur quand il aime.
La passion, comme le soleil et le feu, ramollit ce qui est dur et durcit ce qui est mou !
La passion dominante est un lierre qui s'attache aux vertus, et les étouffe en les embrassant.
Des yeux pleins de passion nous remuent malgré nous s'ils nous regardent avec complaisance. Il n'y a qu'un cœur indifférent qui soit à l'abri de cette émotion. On rencontre quelquefois de si beaux yeux qu'il est bien difficile de baisser les siens. L'œil attire l'amour, et l'amour y court toujours.
Quand on se rend le jouet d'une passion, on le devient de ceux qui l'inspirent.
Le mot passion n'est que le synonyme du mot besoin. Aussi doit-on être plus touché du plus petit sentiment qu'on inspire que de la plus violente passion qu'on allume. La fin de toute passion est une satisfaction égoïste et personnelle ; la fin du plus léger battement d'un cœur amoureux est une pensée de dévouement. Les femmes confondent volontiers la passion avec l'amour.
Il est une vérité qu'il faut répéter toujours : la passion n'est jamais ni sage ni éclairée, mais c'est la passion seule qui peut sauver les peuples dans les grandes extrémités.
L'homme qui cède à la passion fait comme l'arbre qui fournit le manche à la cognée pour se voir abattre par elle.
La vraie passion s'accompagne de crainte et de respect.
Aux cendres d'une passion s'en rallume souvent une autre.
La passion ne calcule pas, et paye aveuglément.
Les principes sont des points de refuge, où l'homme se gare de la passion.
Parfois la passion nous élève, comme le navire monte sur la vague.
Une passion durable est un drame sublime joué par deux acteurs égaux en talents, -- un drame où les sentiments sont des catastrophes, où les désirs sont des événements, et où la plus légère pensée fait changer la scène.
Souvent la passion parle trop haut, et la conscience trop bas, et trop tard.
La passion, même sincère, est toujours sophiste.
On ne commence à juger d'une passion, d'un sentiment, que quand ils sont entrés dans la région du souvenir.
Celui qui se perd dans sa passion a moins perdu que celui qui perd sa passion.
La passion est toujours impatiente.
On ne guérit d'une passion que par une autre passion.
La forme la plus élevée de la passion est celle qui peut lier un impuissant à une femme frigide.
La passion de la vérité est la consolation du cœur pessimiste.
On ne peut étouffer une forte passion que par une plus forte encore.
Vivre de sa passion, beaucoup en rêvent, peu en vivront.
Il n'est pas en notre pouvoir de n'avoir point de passion, et Dieu veut que nous les ressentions jusqu'à la mort pour notre plus grand mérite. Le péché consiste dans les actes que nous en faisons par un mouvement de notre volonté.
La passion est la distraction du cœur.
La passion est une fièvre de l'esprit qui nous laisse toujours affaiblis.
La passion à perpétuité c'est une idée d'adolescent.
Toute passion nuisible attire comme les gouffres, par le vertige. La faiblesse de volonté amène la faiblesse de tête et l'abîme, malgré son horreur, fascine alors comme un asile. Effroyable danger ! cet abîme est en nous, ce gouffre ouvert comme la vaste gueule du serpent infernal qui veut nous dévorer, c'est le fonds de notre être ; notre liberté nage sur ce vide qui aspire toujours à l'engloutir.
La vraie passion n'est jamais satisfaite.
Il n'y a point de passion plus égoïste que celle de la luxure.
Toute passion devenant dominatrice rend idiot.
La raison veut une chose, la passion une autre ; après un combat, la passion l'emporte et foule aux pieds la raison ; ainsi va le monde.
Qui n'a pas de passion, il ne lui sert de rien d'avoir de la science.
La passion peut donner un moment l'apparence de l'affection : bien fou qui s'y fie.
À la passion, il n'y a de remède que la passion.
Toute passion étant une sorte de folie endémique dans la nature humaine, refréner ses passions n'est pas seulement affaire de vertu, c'est surtout affaire de raison.
La passion en sait plus que la règle?