Un mensonge, petit ou grand, est toujours un mensonge.
Il faut faire de l'obstacle la matière de son action.
On expie toujours toutes ses fautes.
Une femme galante qui rencontre un libertin, les deux font la paire.
Philosopher sur soi sans mensonge soulage comme de vomir sa bile.
La toilette achève la femme.
Trop souvent on s'imagine avoir des sentiments que l'on n'a pas.
Il n'y a qu'une manière d'être heureux par le cœur, c'est de ne pas en avoir.
Toute jalousie, quelle qu'elle soit, est complètement absurde.
La franchise dans la rupture est vraiment ce que les femmes ont de plus estimable.
Osons cette banale réminiscence, tant elle est juste : un amour qui meurt jeune est béni des dieux.
Quitter sa maîtresse pour l'oublier est une maxime à peu près aussi sage que celle-ci : ne plus manger pour n'avoir jamais mal à l'estomac. C'est donner à choisir à un gourmand entre mourir de faim ou d'indigestion. — N'est-il pas insensé de choisir la faim ?
Il n'y a que la femme que nous aimons qui puisse nous guérir d'elle-même.
Plus on lutte contre un sentiment, plus on y pense, et y penser, c'est l'exaspérer.
Le seul remède contre la mort, c'est de vivre.
Dire à sa maîtresse le nom de l'ami que l'on aime le plus, c'est risquer de les perdre et l'un et l'autre.
La plus cruelle vengeance d'une femme est quelquefois de nous rester fidèle.
Nous ne pardonnons à une maîtresse de nous avoir ennuyé de son amour que si elle nous débarrasse d'elle sans nous remplacer.
On n'est guéri d'une femme que lorsqu'on n'est plus curieux de savoir avec qui elle vous oublie.
La fin de nos anciennes amours ne nous dégoûte pas d'en commencer d'autres.
On n'est plus fort que la femme qu'à la condition d'être plus femme quelle.
Une femme vous est toujours reconnaissante de vous avoir lâché.
Pour un fou, le pire des malheurs est de ne pas être fou tout à fait.
La plus sûre vengeance pour une maîtresse que nous quittons en l'aimant est de nous prouver qu'elle méritait d'être quittée.
Vouloir se guérir d'une femme que l'on adore en la quittant, c'est vouloir se guérir de la soif en ne buvant pas.
Avec un ancien amour on fait de tout, même un nouvel amour, tout... excepté de l'amitié.
Le rêve de l'amour, pour l'homme, c'est de tromper une maîtresse fidèle.
En amour, tout est rompu du jour où l'un des deux amants a pensé que la rupture était possible. Dire seulement tout bas : « Quand j'aurai cessé d'aimer ... » c'est avoir cessé d'aimer.
Pour un amant, chercher le moyen de dire à une maîtresse qui l'aime encore: « Je ne t'aime plus, » sans la faire souffrir, c'est vouloir mettre en pratique la célèbre fantaisie du guillotiné par persuasion.
Toute maîtresse qui présente son amant à un de ses amis, à elle, entend bien le présenter à un espion. Il en est de ces espions-là comme des gendarmes : on n'y pense que lorsqu'on a envie de se sauver, et c'est trop tard.
L'Art d'aimer vraiment moderne et nouveau s'appellera l'Art de rompre.
Pour deux amants, s'aimer du même amour est le premier bonheur, le second est de cesser de s'aimer en même temps.
Du civilisé au sauvage, il y a tout juste la distance qu'il y a de l'amour à la jalousie.
Une maîtresse voit dans l'ami intime de son amant presque toujours son pire ennemi, à moins qu'elle n'y trouve un nouvel amant.
Ce que certains hommes pardonnent le moins à une femme, c'est qu'elle se console d'avoir été trahie par eux.
Une femme qui vous rend jaloux ne mérite pas que vous l'aimiez.
On n'est jamais ni le premier ni le dernier amant d'une femme.
La volupté, qui n'est que physique, est toujours près d'être féroce.
Ce ne sont pas les trahisons des femmes qui nous apprennent à nous défier d'elles, ce sont les nôtres.
À Paris, sur cent hommes d'amour pris au hasard, voici les chances qu'une femme de cœur a d'être heureuse si elle en aime un : vingt l'exploiteront, vingt la compromettront, vingt la corrompront, trente la méconnaîtront. Restent dix amants dignes de ce nom, mais, sur ces dix, neuf ont déjà vécu leur vie, ils sont usés ! et le centième aime presque toujours ailleurs.
On trahit un cœur qui aime vraiment, on ne le trompe jamais.
En amour, les grands malheurs et les grands bonheurs ont pour cause des nuances de sentiment.
La femme qui vous aura fait le plus souffrir est quelquefois une femme que vous n'aurez jamais aimée.
On est jaloux et on désire, cela suffit pour métamorphoser le gentil caprice en passion cruelle.