Les plaisirs les plus doux ont trop vite un terme.
Il faut prendre philosophiquement les choses comme elles sont, et c'est surtout en amour qu'il est bon d'être philosophe. Faut-il se désoler lorsqu'une maîtresse nous trompe... lorsqu'un amant est infidèle ?... D'abord, c'est un mal sans remède ! et puis pourquoi une infidélité prouverait-elle l'indifférence ? On peut avoir un moment d'oubli, de faiblesse... on peut faillir !
L'amour d'une femme augmente par les sacrifices qu'elle fait à son amant ; plus elle donne, plus elle s'attache. Chez les hommes il n'en est pas de même : le plaisir les fatigue, et la continuité du bonheur les ennuie. Le désir les enflamme, la jouissance les refroidit, et la volupté dénoue les nœuds formés par l'amour.
La crainte est une preuve de faiblesse.
L'inconstance est le bonheur des hommes ; la séduction, la perfidie, sont leurs plus doux passe-temps.
Les hommes sont presque tous volages, et les jeunes gens n'aiment que le changement.
On peut excuser l'inconstance chez un homme, la légèreté, l'étourderie ; mais l'hypocrisie, la calomnie, sont les vices des âmes basses, lâches et corrompues.
Le plus fort fait la loi.
Le monde attire le monde.
Les hommes sont si faux qu'ils ne valent pas la peine que nous poussions un soupir pour eux !
Le temps qui fuit de nos plaisirs semble s'arrêter sur nos peines !
II faut peu de chose pour faire renaître l'espérance dans un cœur de dix-huit ans ! À trente on ne se console pas si vite, on a déjà perdu bien des illusions, et quand l'expérience arrive, le bonheur s'en va.
La bonne humeur est un bon compagnon de voyage.
Le bon sens guide souvent mieux les sots que les gens d'esprit.
Le calme succède à l'orage.
Le danger que l'on redoute est souvent imaginaire.
Combien de jeunes filles ont passé et passeront encore des heures d'insomnie à se créer un bonheur qu'elles ne goûteront jamais en réalité ! Quand on aime, on s'abandonne avec délices au doux avenir que nous compose notre imagination. Le jeune amant se voit près de sa maîtresse, elle lui est fidèle, elle l'adore ; si quelques nuages s'élèvent entre eux, ils sont bientôt dissipés, et la plus douce ivresse préside toujours à leurs raccommodements.
On rêve souvent tout éveillé, et ces rêves-là sont toujours agréables parce qu'on les arrange à sa fantaisie.
Il ne faut pas croire aux discours des jeunes hommes, ils en disent autant à toutes les femmes gentilles ; ça ne leur coûte rien à eux de jurer ! Ils vous font un serment d'amour comme je vous retourne une omelette !... mais faut pas s'y fier !
Il faut que tout ait une fin, c'est l'ordre de la nature, il n'appartient pas à nous autres, pauvres mortels, de goûter éternellement les plaisirs réservés aux seuls bienheureux.
Les amants profitent de tout pour se rejoindre, se parler, et être encore quelques minutes ensemble. Il faut qu'ils se répètent, avant de se quitter, qu'ils s'aiment, qu'ils s'adoreront toujours, qu'une seule personne va désormais occuper toutes leurs pensées, qu'ils n'auront qu'un but, qu'un espoir, celui de vivre à jamais l'un pour l'autre. Ils se sont déjà dit cela cent fois ; mais en amour on aime à s'entendre répéter ce que l'on sait déjà, on veut l'entendre encore, on ne l'entend jamais assez !
L'amour est ambitieux ; plus il obtient, plus il veut avoir ; mais l'ambition n'est jamais satisfaite, et l'amour l'est trop tôt.
L'appétit assaisonne les mets.
C'est en connaissant le péril qu'on le brave.
On est si heureux en recevant les premières caresses de la personne que l'on aime, surtout quand la pudeur, la crainte, les convenances ont longtemps retardé ce moment-là.
Une main qui presse une autre main tendrement, profitez-en, jeunes amants ; les riens sont beaucoup en amour, et c'est souvent avec des riens que se compose le bonheur.
Les obstacles à l'amour, loin de l'arrêter, redoublent encore sa force.
Chacun a ses défauts dans ce monde, et s'il fallait ne voir que des gens parfaits, on resterait seul chez soi.
Il y a des hommes qui se parfument tellement qu'on les sent un quart d'heure avant de les voir.
En ce monde on voit la sottise en carrosse, et le mérite à pied.
À la campagne comme à la ville, il ne faut pas se mêler de choses auxquelles on s'entend rien.
Moi, je n'ai pas le goût des voyages, je préfère le coin du feu et une bonne table, chose que l'on trouve difficilement en courant le monde.
Les hommes sont souvent injustes.
Une femme se livre au bonheur d'aimer, sans penser à l'avenir, ni aux suites que sa faiblesse peut amener ; cependant mille circonstances devraient déjà lui ouvrir les yeux ; mais, au milieu d'un beau jour, on n'est pas pressé d'apercevoir un orage.
C'est un grand bonheur de s'aimer tendrement, et de s'être fidèle. Que de gens n'en chercheraient pas d'autre, s'ils avaient goûté ce bonheur-là !
Il est doux de tenir les serments que l'on a faits à une femme adorée, car il est doux de lui être agréable, de lui plaire, et de voir que l'on possède tout son amour.
Quand une femme ne sait plus que répondre à un homme qui lui demande de l'amour, celui-ci se rappelle le vieux proverbe : Qui ne dit mot consent.
Si l'on peut aimer beaucoup mieux la dixième fois que la première, ceci ne s'applique qu'aux hommes ; il est convenu que les femmes, elles, n'aiment jamais qu'une fois.
Résister à ses sens est chose ordinaire, il ne faut pour cela que de la raison et de la prudence ; mais ne pas céder à un sentiment bien doux, bien tendre, qui nous pousse sans cesse vers l'objet que nous voulons fuir... c'est de la vertu, de l'héroïsme... ou plutôt c'est de l'indifférence.
C'est une chose bien difficile que de résister aux penchants de son cœur.
Mieux vaut douceur que violence.
Si l'on pesait les plaisirs, la souffrance, loin d'être égaux, je veux le parier, les ennuis feraient pencher la balance... Alors je crois qu'il vaut mieux oublier.
Le souvenir est une belle chose quand il rappelle un bonheur accompli, mais dans la vie, où tout n'est pas en rose, souvent on lui préfèrerait l'oubli.
J'aime qui n'est pas blasé sur les plaisirs, il y a tant de gens qui ne sont plus amusables !
Il faut être homme plutôt qu'amant, l'amour ne dure pas éternellement.
Rien ne ramène l'accord comme le rire : avec les gens gais on a rarement des disputes.
Jurer ne coûte rien.
Les gens jaloux ont souvent tort.
Une belle-mère, c'est souvent un cauchemar !
Les querelles ne sont que des petits nuages qui ne font que passer.
Rien n'ôte l'appétit comme les disputes.
Il n'y a rien de plus sot qu'un mari qui n'ose point faire un pas sans la permission de sa femme.
On est libre de suivre ses penchants.
L'exagération s'éloigne de la vérité, et l'enthousiasme ne prouve pas le sentiment.
À trois jours, tous les enfants se ressemblent ; à quatre mois, on commence à distinguer quelque chose.
Lorsqu'on s'aime, on se trouve si bien de n'être que deux !
La paix est un bien précieux qui n'habite pas toujours dans les ménages.
Que madame boude, si cela l'amuse.
Il faut vivre pour soi, et non pour les autres.
Lorsqu'on épouse l'objet que l'on chérit, le bonheur embellit.
Il faut plus de courage pour bien se conduire que pour faire des folies.
Les parents ne sont pas toujours dupes de nos petites ruses.
Même quand on se cherche, ce n'est pas une raison pour qu'on se trouve.
On aime à revoir une jolie femme qui nous a fait connaître toutes les douceurs de l'amour, et qui nous en inspire encore quand nous la rencontrons. Ce n'est plus, à la vérité, que le plaisir du moment que nous goûtons avec elle ; mais un moment de plaisir est quelque chose.
Quelle est la femme qui ne compte pas un peu sur le pouvoir de ses charmes ?
L'homme propose, et la femme dispose !
Un homme marié ne sort pas sans sa femme.
Lorsque les cœurs s'entendent, la contrainte est bientôt bannie.
Triste amour que celui qu'on peut commander ou décommander à volonté !
Les chagrins muets sont plus difficiles à guérir que les crises violentes.
Quelles sont douces, ces larmes que le plaisir fait verser !
Mieux vaut passer pour gauche que pour impoli.
En amitié, comme en amour, je crois qu'on s'attache par le bien qu'on fait.
Dans le monde, on est toujours maître de son temps.
L'excès d'innocence a aussi son danger.