Le vaniteux porte la tête levée, et regarde avec dédain le pauvre.
Considérez l'homme vain, et vous le verrez, vêtu superbement, porter ses yeux de tous côtés, ne marcher que pour se donner en spectacle, et chercher sans cesse à se faire remarquer.
Le plus grand ornement de la sagesse est une conduite décente.
Si tu ne veux pas passer pour fou dans l'esprit des autres, renonce à la folie de te regarder comme sage dans ta propre opinion.
Le premier pas vers la sagesse, c'est de connaître ton ignorance.
Écoute la voix de la réflexion, ses paroles sont celles de la sagesse.
La paresse d'esprit ou l'inattention ne sont pas moins ennemies du savoir que l'incapacité.
Les affaires ne dispensent pas des formes usuelles de la politesse et du savoir-vivre.
Sans la politesse, aucune qualité ne peut paraître dans son jour le plus favorable.
Il est impossible de vivre dans le monde sans une indulgence complaisante sur les faiblesses d'autrui.
Exposez toujours votre opinion avec modestie, c'est le seul moyen de convaincre.
Tâchez, autant que vous pouvez, de ne fréquenter que des personnes au-dessus de vous.
Un homme qui prend un fourbe ou un sot pour ami a dessein de cacher quelque mauvaise action.
L'amitié ne produit jamais de bons fruits sans la réciprocité.
On oublie souvent les injures, mais le mépris ne se pardonne jamais.
L'argent, la cause de bien des maux, est aussi la première cause de querelles entre parents et enfants.
L'assurance et l'intrépidité, sous l'apparence de la modestie, ouvrent le chemin au mérite.
L'effronterie est l'avant-coureur de l'impertinence et de la folie.
Une ferme résolution et de la persévérance surmontent tous les obstacles.
L'amour est une maladie comme la petite vérole, que les hommes attrapent tôt ou tard.
Les plaisirs honteux coûtent toujours davantage que les plaisirs honnêtes.
Le plaisir sexuel est de courte durée, la position est ridicule, la dépense absurde.
Plus on a d'argent, plus on a de pouvoir, et moins on use de l'un, plus on abuse de l'autre.
Prenez toujours soin de ne jamais parler de cordes dans la maison d'un pendu.
Sans une bonne éducation un savant n'est qu'un pédant, et le philosophe un cynique.
Les bienséances sont une des parties les plus nécessaires de la science du monde. Elles consistent dans les relations de personnes, de choses, de temps et de lieu. Le bon sens les indique, la bonne compagnie les perfectionne (en supposant toujours l'attention et le désir de plaire), et la bonne politique les recommande.
Si quelques beaux yeux versent des larmes à votre départ, vous pouvez les essuyer en leur promettant d'être de retour dans quelques mois.
Les femmes sont naturellement impatientes, lorsqu'enfin elles savent ce qu'elles veulent.
Il faut plaire pour s'élever.
Étudiez le cœur et l'esprit de l'homme, et commencez par vous. La méditation et la réflexion sont le fondement de cette connaissance, mais il n'y a que l'expérience et la pratique qui puissent la perfectionner.
C'est seulement avec les femmes qu'on aime, et avec les hommes qu'on respecte, que s'exerce le désir de plaire, et sans ce désir de plaire, nul en ce monde ne plaît : il faut que ce désir soit la source d'où jaillissent toutes vos paroles et toutes vos actions. Cet heureux talent, cet art de plaire, que si peu de gens ont et que presque tous pourraient avoir, vaut mieux que tout votre savoir et toute votre science. La science ne vous portera jamais bien haut sans l'art de plaire ; mais ce dernier, fût-il seul, vous fera faire un grand chemin comme à mille autres.
Il n'y a que les nigauds qui doutent du succès ou qui ne le tentent pas.
On ose toujours quand il y a espérance de succès, et l'on ne perd rien à oser quand même il n'y en a pas. Un homme sait oser, et quand il faut oser, il ouvre la tranchée par des travaux, des soins, des attentions et une ferme volonté.
Un homme du monde doit être galant à l'égard d'une belle femme, quand même il ne lui ferait pas l'amour ou serait engagé ailleurs. On lui doit des politesses, on fait l'éloge de ses charmes, cela plaît, cela flatte.
On dit que j'ai un certain petit ton trop décidé et trop brusque, l'intention pourtant n'y est pas. Corrigez-moi, je vous en supplie, et reprenez-moi publiquement quand vous me trouverez en ce cas. Ne me passez rien, poussez votre critique jusqu'à l'excès. Un juge aussi éclairé est en droit d'être sévère, et je vous promets que le coupable que je suis tâchera de se corriger.
Imitez, copiez les bonnes mœurs, jusqu'à ce que l'habitude s'en empare.
Je hais la complaisance insipide d'un aimable sot.
Les jeunes gens deviennent sages bien souvent quand il est trop tard.
Il y a peu de gens qui aient assez de pénétration pour découvrir, assez d'attention pour observer, ou qui prennent assez d'intérêt pour examiner au-delà des apparences.
Les hommes se laissent gouverner plutôt par les apparences que par les réalités.
Si la vivacité et la précipitation de la parole passent aux yeux des gens pour brusque et décidé, tâchez de prévenir leur méprise en parlant avec plus de réflexion et d'un ton de voix plus doux.
Les meilleurs auteurs sont toujours les plus sévères critiques de leurs propres ouvrages ; ils les revoient, les corrigent, les liment, les polissent jusqu'à ce qu'ils croient avoir atteint la perfection.
Rien ne m'irrite plus que d'entendre des gens dire nonchalamment qu'ils ne peuvent faire ce que tout le monde a le pouvoir de faire, à condition d'en avoir la volonté.
L'embonpoint est chose incommode, et peu gracieuse pour un jeune homme.
Apprenez à garder votre secret, ce que peu de gens savent faire.
Un homme d'esprit donne un tour agréable aux conversations les plus frivoles.
Il vaut mieux refuser une faveur d'un air gracieux que de l'accorder lourdement.
Il y a peu de gens qui voient ce qu'ils voient et entendent ce qu'ils entendent.
La manière est souvent aussi importante et quelquefois plus que la chose ; une faveur peut faire un ennemi, et une injure faire un ami, selon la façon dont la chose est faite.
Désarmez vos ennemis par la douceur de vos manières ; mais faites-leur sentir en même temps tout ce que peut votre juste ressentiment, car il y a une grande différence entre une rancune cauteleuse, ce qui est toujours peu généreux, et une défense ferme et résolue, toujours prudente et justifiable.
L'amant le plus soumis ne s'abaisse que pour triompher, et ne s'agenouille que pour se relever.
Dans le cours du monde les qualités du caméléon sont souvent nécessaires ; il faut même quelquefois les porter un peu plus loin que lui, car vous devez jusqu'à un certain point prendre la couleur de l'homme ou de la femme que vous souhaitez de gagner.
Une femme peut faire d'un homme ce qu'elle veut.
L'on prend les hommes par les mêmes moyens qu'on gagne les femmes, par la gentillesse, l'insinuation, la soumission.
Vous êtes un très digne homme, vous avez mille bonnes qualités et beaucoup d'érudition ; je vous honore, je vous respecte ; mais sur mon âme je ne puis vous aimer, bien que je ne puisse dire précisément pourquoi. Vous n'êtes pas aimable ; vous n'avez pas ces manières engageantes, ces attentions qui charment, ces grâces et ce liant qui sont si nécessaires pour plaire, quoi qu'il soit impossible de les définir. Je ne puis dire si c'est telle ou telle chose en particulier qui m'empêche de vous aimer ; c'est le tout ensemble, parce qu'à tout prendre vous n'avez rien qui plaise.
Rien au monde ne dégrade plus un caractère que la vanité.
Il n'y a rien que les gens pardonnent moins que le mépris.
La vanité est la passion universelle des femmes, si ce n'est pas la plus dominante.