Dans les poésies des troubadours, il règne une grande uniformité de ton. D'ailleurs on n'y rencontre que quelques images toujours les mêmes ; ce n'est qu'un joli gazouillement.
La poésie est une religion sans espoir. Le poète s'y épuise en sachant que le chef-d'œuvre n'est, après tout, qu'un numéro de chien savant sur une terre peu solide.
La poésie est des dons de l'esprit plutôt que des fruits de l'étude.
Les belles images poétiques vont aux Louvres des Anthologies.
La poésie, c'est cela qui importe. La poésie des mots, mais aussi et surtout celle des choses, celle des sens, du sens et du non-sens, celle des sensations que l'on éprouve durant ce court rêve éveillé qu'est la vie.
Mon Dieu, un flirt sans conséquence, ça peut aussi avoir sa poésie.
La poésie illumine l'amour, et l'amour dispose la poésie à toute chose.
La poésie est la conscience d'un monde passé et d'un monde à venir.
La poésie a un bonheur qui lui est propre, quelque drame qu'elle soit amenée à illustrer.
La poésie, c'est le langage qui est libre à l'égard de soi-même.
La poésie, comme je l'entends, c'est le seul obstacle au suicide.
Un amour naissant inonde le monde de poésie.
La poésie, contrairement à la musique, n'a pas une âme voyageuse, elle est capable d'un seul paysage : la langue de son pays.
La finalité de la poésie, c'est elle-même.
La vie n'est supportable que si l'on y introduit non pas de l'utopie mais de la poésie.
Le but de la poésie est de nous mettre en l'état poétique.
De la poésie naissent les belles pensées, les généreux élans du cœur.
La jeunesse est l'âge de la poésie, celui où elle amasse ses trésors, mais non, comme quelques-uns le croient, celui où elle peut en faire usage. De cet or pur entassé autour d'elle, elle ne sait rien tirer. Vienne le temps qui le lui arrache pièce à pièce, alors, en lui disputant sa proie, elle commence à connaître ce qu'elle avait ; par ses pertes, elle apprend ses richesses ; par ses regrets, ses joies taries. Alors le cœur se gonfle, alors l'imagination s'allume, alors la pensée se détache et s'élève vers la nue… alors Virgile chante !
La poésie et la physiologie sont les deux pôles de l'amour.
La poésie vaut infiniment mieux que la réalité.
C'est à la poésie que tend l'homme ; il n'y a de poésie que du concret.
La poésie est toujours toute puissante sur les âmes non affadies.
On n'est pas poète sans éloquence ; on n'est pas orateur sans poésie.
La poésie ne sait parler du bonheur que lorsqu'il est absent, perdu ou passé.
La poésie est la langue de tous les âges de l'humanité, naïve et simple au berceau des nations, conteuse et merveilleuse comme la nourrice au chevet de l'enfant.
La poésie, cette langue quand elle est bien parlée, foudroie l'homme comme la foudre, et l'anéantit de conviction intérieure et d'évidence irréfléchie, ou l'enchante comme un philtre et le berce immobile et charmé, comme un enfant dans son berceau aux refrains sympathiques de la voix d'une mère !
La poésie c'est ce que l'homme a de plus divin dans la pensée ; de ce que la nature visible a de plus magnifique dans les images et de plus mélodieux dans les sons ! C'est à la fois sentiment et sensation, esprit et matière, et voilà pourquoi c'est la langue complète, la langue par excellence qui saisit l'homme par son humanité tout entière, idée pour l'esprit, sentiment pour l'âme, image pour l'imagination, et musique pour l'oreille !
La peinture est la poésie des yeux.
En poésie, les beaux vers sont ceux qui s'exhalent comme des sons ou des parfums.
Tous les vers sont bons, pourvu qu'ils soient nouveaux.
J'aime le Coran comme une poésie, et j'ai horreur de ceux qui l'exploitent en parasites.
La poésie ne peut se permettre l'humour.
Douce poésie ! le plus beau des arts ! Toi qui, suscitant en nous le pouvoir créateur, nous met tout proches de la divinité.
La poésie est dans les idées ; les idées viennent de l'âme.
La poésie c'est le bouche-abîme du réel désiré qui manque.
Le caractère évident de la poésie est d'être toujours semblable et de ne se répéter jamais.
La poésie qui ne s'élève pas au non-sens de la poésie n'est que le vide de la poésie, que la belle poésie.
J'aurai passé mes jours à regarder le reflet de la vie sur la rivière de papier blanc.
La poésie est un feu consumant par grande ardeur l'esprit de son amant.
Bien placés, bien choisis, quelques mots font une poésie.
La poésie est de toutes les choses humaines la plus voisine des choses divines.
Dans la politique, toute poésie est un mensonge auquel la conscience se refuse.
Le plus grand mérite d'une poésie, c'est d'être bien placée dans la conversation.
Les véritables principes de toute poésie sont ceux de l'amour et de l'espérance.
La poésie n'est qu'un synonyme de l'amour le plus sublime et le plus étendu ; elle isole et affranchit la nature de la mort toujours officieuse ; elle lui donne une âme, comme un Dieu, rien que pour aimer, et elle la pare comme une mère, pour aimer encore davantage. Il est vrai que notre pouvoir se borne aujourd'hui à animer les montagnes, les arbres et les étoiles qui charmaient les Grecs comme autant de divinités, et à vivifier ce qu'ils déifiaient.
L'amour est la poésie des sens.
La poésie, en général, est une aspiration de l'âme humaine vers le beau idéal, le bon idéal, en un mot, vers le mieux et la perfection en toute chose. Mais qu'est-ce que le beau, le bon idéal, le parfait, sinon Dieu lui-même ? La poésie est donc une aspiration vers Dieu ; c'est, si l'on peut s'exprimer ainsi, une succession d'essais audacieux ne tendant a rien moins qu'à réaliser, à créer Dieu progressivement. Le poète, l'artiste sont donc, à leur su ou à leur insu, les plus pratiquement religieux des hommes, puisqu'ils cherchent constamment à idéaliser le réel et à réaliser l'idéal.