On dit qu'il est doux en amour de changer d'esclavage. Moi m'en détacher ? En aimer une autre ? C'est impossible ! J'ai commencé par elle, je finirai par elle.
Que les prémices de nos feux nous en assurent la constance.
Tout est beau dans ma bien-aimée, et rien n'est vrai chez elle.
Quand le destin aura disposé de mes jours, et que je ne serai plus qu'un vain nom sur un marbre, si le hasard te conduit dans quelque route voisine de ma tombe, arrête-toi, ô Mécène ! et dis, en pleurant sur ma cendre muette : Les rigueurs d'une femme ont creusé ce tombeau.
La paix qu'on fait avec l'amour n'est jamais qu'une trêve.
II n'y a de haines implacables que celles de l'amour.
Semblable au taureau que l'habitude familiarise avec le joug qui le trouva d'abord indocile, un jeune homme frémit aux premières atteintes de l'amour, mais bientôt il se soumet en esclave à sa tyrannie.
Si tu dois vivre longtemps, puisse la vieillesse ne jamais altérer ton beau visage !
Loin des yeux, loin du cœur.
Sans la prudence, l'amour est rarement heureux.
Hâtons-nous de goûter les douceurs d'une flamme mutuelle : durât-il un siècle, l'amour heureux n'est jamais qu'un instant.
Les horreurs du tombeau n'ont rien d'aussi cruel que de perdre son tendre amour.
La mort ne peut éteindre le souvenir d'une épouse chérie.
Je viens mêler aux chants des oiseaux tout ce qu'il est permis d'exhaler de mon désespoir solitaire.
La solitude et le silence favorisent les plaintives rêveries. Le souffle du Zéphyr est tout ce qu'on entend sous ces ombrages silencieux. Si les rochers solitaires sont des confidents discrets, il m'est enfin permis d'exhaler le secret de mes peines.
Heureux l'amant qui peut pleurer sous les yeux de sa maîtresse ! Les pleurs ont aussi leurs charmes en amour.
Heureux l'amant à qui les mépris d'une infidèle laissent la liberté d'un autre choix !
Il n'est pas donné à chacun d'être heureux en amour. J'étais un objet d'envie.
La douce voix de mon amour est le charme de mon oreille.
Les tendres embrassements sont l'aliment de ma flamme.
Que votre amour soit complaisant, vos succès en seront plus fréquents et plus solides.
Bien des amours ne brûlent pas d'une vraie flamme, ils ne sont encore qu'une étincelle.
L'expérience est le fruit de la douleur et des larmes.
Un charmant visage est le moindre aliment de mes feux.
Gardez-vous bien d'attaquer de front la mauvaise humeur de votre amante ; craignez de lui parler en maître ; ne la boudez jamais longtemps ; ne lui refusez rien de mauvaise grâce ; que l'effet suive toujours vos promesses ; vos mépris l'irriteraient, et elle ne manquera pas de s'en souvenir.
Sache apprécier les complaisances d'une maîtresse : moins elle y mettra de bornes, plus elle sera près de te tourmenter. L'amour ne laisse voir que lui, ne laisse penser qu'à lui, les symptômes ne s'en manifestent que lorsqu'il est incurable. Qui que tu sois, redoute les caresses d'une amante empressée, elles amolliraient les rochers et les chênes. Leur résisteras-tu quand tu n'es plus qu'un souffle ?
L'impatience est le premier aiguillon de l'amour.
Le sommeil a suspendu mes ennuis et mes larmes.
Dédaigne le faux éclat d'un luxe méprisable.
Pour ne plaire qu'à son ami, l'on est toujours assez parée.
L'amour est nu, il déteste la parure.
Gardez-vous de l'amour funeste ; respectez vos premières chaînes, craignez d'en essayer de nouvelles. Malheur à celui qui négligerait ce conseil ! Un douloureux repentir le lui rappellera quelque jour.
Une bonne cause double les forces du soldat ; la honte de combattre pour une mauvaise cause lui fait tomber les armes des mains.
Hâtez-vous de jouir ; ne perdez pas un seul jour de ce printemps dont la fraîcheur brille sur votre front sans rides. J'ai vu les plus belles roses odorantes se faner et tomber avant midi.
Le chemin ici-bas est semé d'écueils perfides, crains surtout les eaux dormantes qu'on ne voit point, et qu'on n'entend pas.
Tes larmes ne me touchent plus, toujours elles cachent une perfidie.
Viens avec moi consacrer ce beau jour aux plaisirs dont la nuit nous promet le retour.
Un amour non réfléchi est toujours passager si des conventions ne le cimentent.
Un instant est l'abîme où va se perdre une belle destinée.
L'espérance a ses agitations aussi bien que la crainte.
Les nuits sobres sont le tourment des amants solitaires.
Dieu du vin, ramène le calme dans mon âme ! Tu sais réprimer les fureurs de l'amour en délire ; ta liqueur sacrée est l'antidote des amoureux poisons ; tu sais affranchir les amants du joug où tu les enchaînes.
Je t'aime, et je t'aimerai jusque sur le bûcher.
Notre amour fut le tombeau de mes autres affections ; et depuis sa naissance, tu es la seule femme avec qui je me livre à de tendres embrassements.
Qu'il ne m'arrive plus jamais de nuits dont tu ne partages les veilles.
Chaque homme a sa nature qui l'entraîne.
Il y a de la honte à charger la tête d'un fardeau sous lequel il faut se courber et fléchir les genoux.
Qu'une amante froidement paisible soit le partage de mes ennemis !
On n'est jamais sûr d'un cœur qui sait se posséder.
Une langue épaisse de rage vomit un torrent de reproches.
Les emportements d'une femme supposent toujours beaucoup d'amour.
L'argent est la source des malheurs de l'homme, le funeste aliment de tous ses vices.
J'aime à noyer mes chagrins dans le vin, et à reposer ma tête sur un lit de roses.
La mort est un bien quand elle est naturelle, et qu'elle n'arrive point à pas lents.
Tous nos trésors ne nous suivront pas dans tombeau.
La paix est la déesse des amants, et l'amour est le dieu de la paix.
La pleine mer est le théâtre des naufrages.
La gloire du génie est à l'épreuve du temps.
Le tribut d'éloges que l'envie me refuse aujourd'hui, la postérité me le payera avec usure.
De l'amour naissent les plus fortes haines.
L'argent répand sur nos jours les soucis et les chagrins, il avance le terme de notre vie.
L'homme à qui la terre sa patrie ne suffit pas est bien digne du sort le plus malheureux !