Prosper Jolyot de Crébillon
Quelques mots sur l'auteur :
Poète, écrivain et dramaturge français né le 13 janvier 1674 à Dijon, Prosper Jolyot de Crébillon est décédé le 17 juin 1762 à Paris à l'âge de 88 ans. Élu à l'Académie française le 1er septembre 1731, puis nommé membre de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Rouen le 21 novembre 1754, Crébillon repose dans le cimetière de Saint-Gervais-Saint-Protais à Paris. Pour de plus amples informations, lisez sa biographie sur Wikipédia.Les 53 pensées et citations de Prosper Jolyot de Crébillon :
Laisser le crime en paix c'est s'en rendre complice.
Pour nous accabler de maux et de douleurs la terre a ses tyrans, le Ciel a ses vengeurs.
Plus on est malheureux, plus on a le cœur aisé à s'attendrir.
Plus le malheur est grand, plus il est grand de vivre.
Peut-on sans trembler opprimer ce qu'on aime ?
On n'est pas toujours tout ce que l'on paraît.
Un grand cœur peut quelquefois trembler.
De nous disposant à son gré, l'amour sait de nos cœurs s'emparer par degré.
Le cœur des malheureux n'est qu'un trop sûr oracle.
Le temps est précieux, ne perds pas un moment.
Un moment suffit pour éteindre une flamme.
Tel on déteste avant, que l'on adore après.
Le succès fut toujours un enfant de l'audace.
Il n'est point de cœur si magnanime qu'un amour malheureux n'entraîne dans le crime.
À force de vouloir approfondir un cœur, un faux jour a souvent produit plus d'une erreur.
Dans le fond de ton cœur je lis mieux que toi-même.
Lorsqu'on ne peut plus vivre, il faut savoir mourir.
La rigueur n'a jamais produit le repentir, ce n'est qu'en pardonnant qu'on nous le fait sentir.
Se laisser prévenir est moins une vertu que l'imbécillité d'un courage abattu.
La plus sérieuse occupation de l'homme est de deviner la femme.
L'imprudence n'est pas dans la témérité, elle est dans un projet faux et mal concerté.
Un généreux courage pardonne à qui le hait, mais point à qui l'outrage.
La fière innocence souffre malaisément une longue défense.
Par des pleurs on ne peut émouvoir un cœur qui ne connaît ni amour, ni lois, ni devoir.
La trahison et la dissimulation sont presque toujours inséparables de la cruauté.
L'amour, qui si souvent loin de nous nous entraîne, n'est point dans ses retours aussi prompt que la haine.
Je veux qu'on respecte ma mère autant qu'on respecte les dieux.
Un front sans ornement ne rend pas moins aimable.
Fuir n'est un déshonneur que pour ceux dont on peut soupçonner la valeur.
Qui ne veut que haïr ne veut pas qu'on le plaigne.
Plaindre un amant trahi, c'est s'avouer heureux.
Mon cœur abattu contre tant de malheurs se trouve sans vertu.
Que ne peut la valeur où le cœur s'intéresse ?
Mieux vaut se flatter d'un espoir téméraire que de céder au sort dès qu'il nous est contraire.
L'innocence a toujours confondu l'imposture.
Un monstre doit causer plus d'horreur que de crainte.
L'amour le mieux vengé est souvent le premier à pleurer sa vengeance.
Un ennemi qui pardonne une offense ou manque de courage, ou manque de puissance.
Qui cède à la pitié mérite qu'on l'offense ; il faut un terme au crime, et non à la vengeance.
L'amour n'a pas toujours respecté la nature.
On doit des malheureux respecter la misère.
La crainte fit les dieux ; l'audace a fait les rois.
L'honneur et la gloire ne suivent pas toujours le char de la victoire.
Un amant méprisé ne fait point de jaloux.
La mort n'est qu'un instant que le grand cœur défie, et que le lâche attend.
La honte suit toujours un lâche désespoir.
Il n'est point de fierté que le sort n'humilie.
Le destin n'a point mis de sentiments égaux, dans l'âme de l'esclave et celle du héros.
Le crime est toujours crime ; et jamais la beauté n'a pu servir de voile à sa difformité.
Un affront vit toujours sur le front qui l'endure.
La pitié d'un tyran à la fois déshonore, et celui qu'elle épargne, et celui qui l'implore.
Un roi n'est qu'un esclave où l'amour est le maître.
La raison à son gré ne règle pas un cœur par l'amour égaré.