Le savoir commence là où commence ce que le monde ignore.
Ce qu'il y a de terrible quand on cherche la vérité, c'est qu'on la trouve.
La malfaisance des juges fut de tous les temps, et les erreurs judiciaires, qui de nos jours abondent, ne sont point pour faire l'éloge du nôtre. Jamais on ne condamna avec une pire désinvolture, et si on ne fait plus de bûchers, c'est que le bois est trop cher.
L'état de l'homme est de n'être jamais satisfait ou de ne l'être que pour un temps très bref.
Pour être député, presque rien n'est nécessaire que d'avoir de l'argent et de savoir mentir avec bonhomie. Cela se rencontre. Mais être député n'est rien, c'est faire partie d'un troupeau. Il faut devenir un des bergers de ce troupeau. À ce moment, le métier est difficile, et pour ne pas tomber dans le ridicule, il faut vraiment un certain talent. La politique, c'est une carrière où il faut dire trop de bêtises.
On aime ou on n'aime pas. Aimer, c'est désirer. Désirer, c'est agir déjà.
La femme est une religion pleine de mystères.
Un vice est comme un amour, il n'y a rien qu'on ne lui sacrifie.
Les femmes ne sont ni belles ni laides, tout leur charme s'irradie de leur sexe ; le désir esquisse la beauté et l'amour l'achève. Tel laideron, au sens du vulgaire, a pu revêtir une idéale beauté ; telle autre femme que tous jugèrent admirable n'a pas franchi les limbes de l'ébauche, n'ayant jamais été aimée.
Je suis né pour aimer et non pas pour haïr !
J'ai l'âme vague et vide, il y a une place à prendre, c'est vrai, mais il faut la prendre. Et puis, pour moi, aimer, ce serait l'éternité... Alors, de tels liens, cela ne s'improvise pas. Il est nécessaire de se connaître, de s'apprécier, de s'être raconté un peu sa vie passée, de sonder les caractères, d'analyser les goûts. Nous ne sommes pas des enfants.
On devient ce que l'on est, et cela sans même le vouloir et malgré toute volonté adverse.
Je cherche la joie, je cherche l'amour, et je ne trouve que le néant.
Le joueur est toujours tenté de s'attribuer une valeur supérieure à sa valeur réelle.
Les gens qui ont des convictions ne sont pas à mépriser, c'est une maladie de l'esprit.
Le travail, qui permet de respirer et de manger, il n'y en a pas pour tous !
Apprendre pour apprendre est aussi grossier que manger pour manger.
En amour, selon les psychologues, si la femme rit, l'homme pleure.
Jeune faire et faire pénitence, me mettent grand deuil en la panse.
Aumône faire et Dieu prier, rien ne peut si fort m'ennuyer.
Pour conserver un trésor, il faut l'avoir trouvé !
La vie est une chose qui doit rire, et quand on ne rit pas, c'est qu'on ne vit pas.
L'amour, en se fixant son but, se fixe ses limites.
Le temps qui passe ne s'en va pas plus vite que les minutes heureuses.
Il est temps que nous apprenions à vivre dans la minute, à nous accommoder de l'heure qui passe.
L'injustice est l'une des conséquences de l'exercice de la liberté.
Le principe de la charité est le don gratuit, pur et simple, sans désir, sans espérance, sans but.
On peut bien maudire un peu ceux que l'on aime toujours et qui ne vous aiment plus.
L'aimant est l'ennemi des femmes adultères.
La sottise est peut-être ce qu'il y a de plus constant dans l'humanité.
La chasteté en amour n'est qu'une espèce d'avarice, une sotte d'égoïsme.
L'amour est toujours triste, parce qu'il est toujours passé quand on s'en aperçoit.
Une tristesse véritable ne vient qu'après la joie suprême.
Chez la femme, le désir satisfait provoque la reconnaissance.
Avoir un fonds solide de scepticisme, c'est avoir la faculté de se reprendre à tout moment.
Acquérir la pleine conscience de soi, c'est se connaître.
Rien ne donne la satisfaction du devoir accompli comme une bonne nuit de sommeil.
Si l'amitié se brise, l'un des amis ne poursuit jamais l'autre de ses fureurs.
Savoir ce que tout le monde sait, c'est ne rien savoir.
Plus on veut être aimé, et moins on y réussit.
Il y a deux voies pour le prophète : ou annoncer un avenir conforme au passé, ou se tromper.
C'est un plaisir de renoncer à un plaisir pour assurer la joie ou le repos d'un être que l'on aime.
Toute pensée est une tige qui deviendra fleur, qui deviendra fruit.
La politique dépend des hommes d'État, à peu près comme le temps dépend des astronomes.
La pitié n'est peut-être, au fond, que de la lâcheté.
Les femmes, ça a une âme, une toute petite âme !
L'amourette passe, et l'amour reste.
Il est honteux d'avoir honte de ses plaisirs.
Une femme a quelquefois pitié des chagrins qu'elle cause sans remords.
Les femmes poussent l'esprit d'imitation jusqu'au délire.
Il y a des choses qu'il faut avoir le courage de ne pas écrire.
Les femmes poussent l'hypocrisie assez loin pour que tous les enfants puissent dire de leur mère, avec conviction : C'était une sainte.
Si l'amour est souvent tragique, le mariage est grotesque et terrible.
La guerre a augmenté la sensibilité aux dépens de l'intelligence.
L'homme est un animal de génie ; le génie ôté, l'homme est un animal comme tous les autres.
L'impossible est peut-être ce qu'il y a de plus raisonnable au monde.
Les victimes du vice ne sont peut-être pas plus nombreuses que les victimes de la vertu.
La morale est un talent de société.
Le bonheur, comme la richesse, a ses parasites.
Aimer, c'est donner ; s'aimer, c'est se donner.
La postérité, c'est un écolier qui est condamné à apprendre cent vers par cœur. Il en apprend dix, bredouille quelques syllabes du reste : les dix c'est la gloire ; le reste, c'est l'histoire littéraire.
La vérité est une illusion, et l'illusion est une vérité.
L'art doit être à la mode ou créer la mode.
Les femmes ont des manières de ne pas se donner qui sont plus délicieuses que tout.
L'oubli est un meurtre ; l'homme le plus doux traverse la vie le poignard à la main.
L'homme n'est pas au sommet de la nature ; il est dans la nature, l'une des unités de la vie, et rien de plus. II est le produit d'une évolution partielle et non le produit de l'évolution totale ; la branche où il fleurit part, ainsi que des milliers d'autres branches, d'un tronc commun.
La pudeur est la forme délicate de l'hypocrisie.
La pudeur sexuelle est un progrès sur l'exhibitionnisme des singes.
La tare est la conscience qui crée l'indécision, la gaucherie, et qui altère la volonté.
Pour expliquer un brin de paille, il faut démonter tout l'univers.