Le comble de la misère de l'homme, c'est la crainte de ce qui pourrait le délivrer de sa misère, la crainte de la mort. On ne peut penser à la vraie douleur sans frémir ; ainsi n'avoir pas d'amis au milieu d'une grande ville très animée, avoir faim, avoir froid, être malade et seul... Et Dieu absent, muet. Nous nous réclamons toujours de quelqu'un, nous nous plaignons, nous souffrons en enfants gâtés ; mais être seul aux prises avec l'inexorable et brutale misère, je ne l'imagine pas... Bénigne mélancolie de poète ! tout est médiocre en moi, jusqu'au malheur.