Outre le mal moral qui résulte de la malpropreté, il serait presque impossible d'énumérer la multitude de maux physiques qu'elle engendre chez toutes les classes de la société, même chez celles qui la cachent quelquefois à nos yeux sous les dehors trompeurs du luxe et de l'opulence. C'est par la propreté que commence toute civilisation, et c'est sans doute pour cela que plusieurs législateurs de l'antiquité l'ont élevée au rang des vertus religieuses. Partout où règne la saleté, la santé ne tarde pas à s'en ressentir, et souvent les suites en sont tellement fâcheuses, qu'elles suffisent pour arrêter l'essor de l'esprit, et pour faire disparaître la sérénité de l'âme. La propreté du corps donne un sentiment d'aise et de bien-être, et ce sentiment facilite l'œuvre entière de l'éducation. Le goût de la propreté, développé de bonne heure chez l'enfant, peut, par l'analogie, lui inspirer le mépris de tout ce qui est moralement impur ; et cela est si vrai que, pour l'ordinaire, les hommes corrompus et de mauvaises mœurs vivent plongés dans la fange de la malpropreté. Or, il n'est point si difficile de donner aux enfants une habitude de propreté, qui devienne pour eux comme une seconde nature, puisqu'on y parvient même avec les animaux.