Pour l'agrément d'une réunion bien réglée, un sot authentique est aussi nécessaire qu'un homme d'élite. Entre ces deux points extrêmes, les esprits moyens marquent plus nettement leur niveau, comme entre le zéro et le cent d'un thermomètre.
Il suffit parfois dans une réunion d'un seul homme soutenant une erreur avec assurance, pour faire douter d'elles-mêmes des personnes qui, un instant auparavant, se croyaient en possession de la vérité.
Si l'on se réunit dans un salon, c'est pour s'y délasser des soucis et des devoirs de la vie ; apportez-y donc de l'indulgence et l'abnégation de vous-même ; l'esprit social n'a pas de plus grand ennemi que cette susceptibilité tracassière, fille d'un amour-propre insatiable, et toujours prête à se cabrer au moindre mot qui lui déplaît. Sans le désir de se plaire mutuellement, à quoi bon se voir, à quoi bon se chercher ? Mieux vaudrait assurément la solitude.
Ceux qui ne partent pas du même point et ne tendent pas au même but peuvent se croiser, ils ne se réunissent jamais.
On peut trouver dans l'homme du lion, du tigre ; dans la femme tous les félins sont réunis.
Les circonstances réunissent ou séparent les hommes dans la société, comme les vents qui entraînent les nuages, les groupent ou les dispersent de mille manières dans l'immensité des cieux.
Les premiers devoirs attachent l'homme à l'homme, les familles aux familles, et les réunissent en nations. Quel que soit le fardeau, ou plus lourd ou plus léger, que nos devoirs font peser sur nous, nous ne saurions nous refuser à le porter, sans renoncer en même temps aux droits dont l'accomplissement de nos devoirs peut seul nous faire jouir dans l'ordre social.
L'homme est un puzzle qui tente de réunir ses éléments en oubliant qu'il est lui-même l'intime partie d'un autre puzzle.
Chacun son goût et son génie : tout réunir c'est l'harmonie, tout séparer serait d'un sot.
Se réunir est un début ; s'entendre est une autre affaire.
Le mot d'ordre de tous les hommes est bonheur, mais au lieu de les réunir, il les divise.
Réunissez trois hommes seulement, vous verrez un tyran, un complice, une victime.
Les gens de mérite se fuient au lieu de se réunir, et on les écarte au lieu de les rechercher.
L'amour est une flamme séparée en deux qui veut se réunir.
Les grandes réunions nous élèvent, nous détachent de nous, et nous rattachent aux autres.
Il est quelque fois des cœurs comme des fleuves, qui se réunissent sans confondre leurs eaux.
Pourquoi ces fous se sont-ils réunis en conseil ? Afin qu'on leur conseille ce qu'ils ont déjà décidé.
Si l'on rapprochait deux personnes qui se haïssent en s'estimant, ou qui n'ont cessé de s'estimer que sur de fausses préventions. Les préventions, les griefs et la haine s'évanouiraient bientôt entre elles ; on les verrait se réunir, et peut-être s'aimer.
Les hommes réunis en nombre ont plutôt de grandes oreilles qu'un grand sens.
Les gens du monde se réunissent moins pour goûter le plaisir d'être ensemble que pour s'en répartir l'ennui.
Comme en toutes réunions d'hommes il y a plus de fous que de sages, et la plus grande partie surmontant toujours la plus saine, il ne faut pas s'étonner d'en voir sortir si peu de bonnes choses.
Les hommes vivent en société par le besoin mutuel qu'ils ont les uns des autres ; l'intérêt les réunit et l'intérêt les brouille.
L'intérêt réunit les hommes et leur fait oublier les distances.
On a déjà vu des ennemis réunis par le même intérêt devenir des amis inséparables.
Deux cœurs aliénés se réunissent par l'intérêt.
Il est souvent plus facile de séparer de jeunes amants que de réunir de vieux époux.
Il y a des cœurs si aigris, si envenimés les uns contre les autres, qu'il est quelquefois bien difficile de les réunir.
Deux êtres qui n'aspirent qu'à s'aimer, se voir, se réunir, sont prêts à renoncer à tout.
Rapprocher les hommes n'est pas le plus sûr moyen de les réunir.
Réunir toutes nos facultés dans une action commune est le dernier effort de la volonté et le premier effet de la passion.
Les savants et les sots, comme les oies sauvages, aiment à se réunir et à voyager en troupes. Le philosophe, comme l'aigle, aime à s'élever solitaire dans les cieux d'où il plane au-dessus des préjugés des savants et des sots.