Il y a moins de rosée dans la fleur que de larmes dans mon cœur.
Je buvais les jours aux fontaines du rire sans cause.
Ma vie est un arbre aux multiples désirs où palpite une colombe.
Il neige des roses blanches parfumées de silence pour celui qui sommeille dans l'allégresse éternelle.
Il y a des jours de lenteur et d'ennui, des jours de nostalgie, des jours de presque désespérance !
L'apparaître est à l'être ce qu'est le jet au geyser ou l'émergence à la banquise.
Le langage dissimule plus qu'il ne révèle.
Quand je chante mes larmes deviennent une rosée sur la rose de mon sourire.
Marie ! lorsque j'aurai fini d'errer pour des amours plus pures que la vie, que près d'une croix on m'aura couchée, que son ombre sur moi soit allongée pour que mon cœur cesse d'aimer jusqu'à la lie !
Lorsque j'aurai fini de regarder ces chemins menant plus loin que la vie et que sous le ciel vous m'aurez couchée, gardez captive l'aile qui frémit pour que mes yeux consentent à se fermer.
Lorsque j'aurai fini de voyager avec des chagrins plus longs que la vie, que près de la mer vous m'aurez couchée, creusez toute la mer à l'infini pour que mes pas renoncent à la traverser.
Heureux qui chaque matin s'augmente de son amour comme le rosier de sa rose !
Sans une voix à écouter la solitude de l'âme est pire que la mort.
L'amour de mon Bien-Aimé est doux comme le miel.
Ne touchez pas au vase de mon cœur, la mer de son amour l'emplit sans heurt.
L'amour est le chemin sans brisure de l'homme à Dieu.
Que la poésie se confonde avec l'être ou ne soit rien.
La poésie enseigne le poète, sans dictature ; le poème, phénomène d'isolation, doit naître ailé de liberté et d'espace, comme l'oiseau. Sa seule délivrance est la joie diffusée.
Plus un amour est grand, plus il est pudique, plus il respecte l'autre.
Ne m'éveillez pas ! Je voudrais dormir sur la pierre chaude de mon enfance ; l'huile de mille soleils y coule et toutes mes pensées sont des légendes d'or.
Soif de la bouche et du cœur ; ô fleuve de fraîcheur sur la rive des lèvres !
Maintenant que ton baiser, ô Bien-Aimé, a réveillé l'eau secrète de l'amour longtemps couchée sur la pierre du silence, maintenant que cette eau ardente, amassée goutte à goutte dans l'outre de la terre, s'est liée en une source irrépressible, laisse-la jaillir !
Je voudrais dormir sur mon cœur comme un colombeau qui n'a pas déplié son aile !
Ne m'éveillez pas, je dors, séparée du jour par le songe de mon enfance.
Entre mes frères et moi, il y a le mirage du bonheur. Mon cœur est une île lointaine qu'entoure la mer immense de l'amour ; si mon cœur avait quitté sa solitude, je saurais ma faim... la charité.
Lorsque j'aurai largué les voiles et coupé les amarres, lorsque je quitterai le môle, lorsque le vaisseau de mon âme appareillera pour l'infini, je ne veux ni pleurs, ni sanglots, mais, douce comme l'effleurement de la dernière mouette, la bénédiction d'un cœur par moi nourri d'un grain d'azur.
Marie ! lorsque j'aurai fini d'errer pour des amours plus pures que la vie, que près d'une croix on m'aura couchée, que son ombre sur moi soit allongée pour que mon cœur cesse d'aimer jusqu'à la lie.
La poésie illumine l'amour, et l'amour dispose la poésie à toute chose.
Ce que l'homme ne peut réduire à la parole, il le rêve.
Quand Dieu a dit qu'il aimait les lis, Il n'a pas dit qu'il préférait les blancs.
C'est sous le voile mobile des larmes que se dénude mieux le vrai visage de l'homme.
Mon cœur est une étoile fondue au souffle du Bien-Aimé.
Lorsque j'aurai fini de désirer des joies toutes plus belles que la vie, que sous un arbre vous m'aurez couchée, haussez la branche, haussez surtout le fruit pour que ma bouche refuse de le goûter.
Qu'est-ce que toute miséricorde sinon cette misère de l'amour réduite aux larmes ?
Mieux vaut mourir que de ne pas aimer.
La douleur vieillit le corps de l'homme, le désir de son âme le rajeunit.
Sauf haïr tout est trop loin de l'amour.
Qui nous demande l'infini de l'amour nous demande la présence de Dieu.
Dieu se réserve de par le monde des champs de souffrance pour épurer ceux qu'il aime.
Terre, vieille bible récrite de main multiforme, parole variable dans l’anagramme des vents ; image du temps passageant les éternités.