Supporte, et abstiens-toi.
Veux-tu n'être pas déçu dans tes désirs ? Ne désire que ce qui dépend de toi.
Il faut toujours être en garde contre soi-même. Quand on dit ce qu'on ne devrait pas dire, on s'expose à entendre ce qu'on ne voudrait pas entendre.
Le vice du bavard est de parler toujours et de ne jamais penser.
Ce n'est pas celui qui fait le plus de lectures mais celui qui fait les lectures les plus utiles qui pourra passer pour le plus instruit.
Ceux qui parlent bien et qui vivent mal ressemblent à la fausse monnaie qui n'a de valeur qu'en apparence.
Ne fais rien sans considérer auparavant ce qui doit précéder et ce qui doit suivre l'action que tu projettes.
Il ne faut pas dire d'un homme qu'il est heureux avant d'avoir vu la fin de sa vie.
Un gain honteux est un trésor de mauvaise garde.
Punis ceux qui font des fautes, mais préviens ceux qui seraient prêts à en faire.
Il est de la prudence de prévenir les maux ; il est du courage de les supporter.
La grandeur de l'esprit ne se mesure pas par l'étendue, mais par la certitude et la vérité des opinions.
L'homme de bien ne fait rien dans la vue de faire connaître sa probité, mais ce qu'il fait, il le fait pour l'amour du bien et ses actions sont sa seule récompense.
Si tu es robuste, tiens-toi tranquille ; les autres te respecteront plus qu'ils ne te craindront.
Aime ton prochain, même si tu es moins que lui.
La perfection consiste à bien faire ce qu'on fait présentement.
Sois lent à entreprendre, mais ce que tu as entrepris, achève-le.
Que ta langue ne devance pas ta raison.
On se console bientôt d'une perte, mais les remords du crime nous suivent toujours.
Rien d'excellent ne se fait tout à coup, pas même un grain de raisin ou une figue.
En toute chose faire ce qui dépend de soi et pour le reste être ferme et tranquille.
Quel est le meilleur moyen de supprimer l'injustice ? Faire que ceux qui n'en éprouvent pas de dommage s'en indignent autant que les victimes.
La vigne produit trois grappes : une de plaisir, une d'ivresse, et une de repentir.
Si tu veux devenir sobre, représente-toi les sottises des ivrognes.
Les véritables jours de fête pour toi doivent être ceux où tu as surmonté une tentation.
L'orgueil engendre l'insolence, quand il est accompagné d'une grande richesse.
Quiconque a pu résister au charme puissant des richesses peut se flatter de vaincre tous les vices.
Pour chaque droit, un devoir ! Cherche donc tes devoirs et après parle de tes droits.
Le peuple le plus raisonnable est celui qui craint plus le blâme que la loi.
Ne maltraite pas ton prochain dans tes discours, car tu entendras à ton tour des mots qui t'affligeront.
Combattons avec courage pour notre terre, mourons pour nos enfants, sans épargner nos forces.
Il est honorable pour un brave de combattre contre les ennemis de sa patrie, pour ses enfants et son épouse.
Êtes-vous puissant ? Soyez bienveillant, afin d'inspirer plus de respect que de crainte.
Si vous avez souffert des maux par votre lâcheté, n'accusez pas les dieux d'en être les auteurs.
L'attention est nécessaire à tout, jusque dans les plaisirs même. As-tu vu quelque chose dans la vie où la négligence fasse qu'on s'en acquitte mieux ?
Quand tu fais quelque chose, si lu as raison, pourquoi crains-tu ceux qui auront tort de te blâmer ?
Mets-toi en garde contre chaque homme en particulier et crains que, cachant quelque animosité en son cœur, il ne s'adresse à toi d'un air souriant et ne te fasse entendre des paroles à double sens inspirées par un esprit pervers.
Dans les grandes affaires, il est difficile de plaire à tout le monde.
Que le malheur d'un ami vous trouve plus empressé que sa bonne fortune.
Il ne faut jamais parler en mal des morts, c'est une lâcheté d'attaquer ceux qui ne peuvent plus se défendre.
Si vous dépensez aujourd'hui quand vous pourriez épargner, prenez garde que vous ne soyez contraint d'épargner quand il faudra dépenser.
La prudence est le frein de la jeunesse ; la gaieté est le baume de la vieillesse.
Rien n'est insupportable à l'homme raisonnable que ce qui est sans raison.
Il y a en nous beaucoup de choses à édifier et beaucoup à détruire.
Converse avec toi-même : tu as tant de choses à te dire, tant de questions à te faire.
Les tentations et les épreuves sont des combats : si tu as été vaincu une fois, deux fois ou davantage, combats de nouveau, et il viendra un moment où tu remporteras la victoire.
Quand tu es pressé par une tentation, si tu remets au lendemain pour la combattre, le lendemain viendra et tu ne combattras point.
Le soleil n'attend pas qu'on le prie pour faire part de sa lumière et de sa chaleur : fais de même.
Ne permets pas à la langue de courir au-devant de ta pensée.
Préfère l'étranger qui aime la justice à tes plus proches parents qui ne la respectent pas.
Nul n'est plus serein que celui qui a bonne conscience, l'homme droit.
Ce n'est pas acquérir une science méprisable que d'apprendre à supporter la sottise des ignorants.
Si notre sort était fixé d'avance, à quoi serviraient nos précautions ?
Refuse le serment en tout et partout, si cela est en ton pouvoir ; sinon, autant que l'occasion pourra le permettre.
Comme tu ne dois pas sortir de ton logis sans penser à ce que tu vas faire, tu n'y dois pas rentrer sans méditer sur ce que tu as fait.
L'hirondelle nous amène la belle saison ; et les paroles du sage, la tranquillité de l'âme.
Appellerez-vous heureux celui qui fonde son bonheur sur ses enfants, sur ses amis, sur des choses fragiles et périssables ? En un moment, toute sa félicité peut s'évanouir. Ne connaissez d'autre appui que vous-même et la divinité.
J'aime la maison où je ne vois rien de superflu, où je trouve tout le nécessaire.
La maison la plus heureuse est celle qui ne doit pas ses richesses à l'injustice, qui ne les conserve pas par la mauvaise foi, à qui ses dépenses ne causent pas de repentir.
Désirer l'impossible, être insensible à la peine des autres, voilà les deux grandes maladies de l'âme.
Souviens-toi que l'offense n'est pas dans l'insulte que tu reçois, mais dans ton opinion.
La fausseté ne peut longtemps se soutenir, elle n'a qu'un instant pour tromper.
Tes amis t'invitent à un repas, arrive tard si tu veux. Ils t'appellent pour les consoler, hâte-toi.
Si ton voisin se salit, tu ne peux pas te frotter à lui sans nécessairement te salir, quelque propre que tu sois toi-même.
Les hommes qui se vantent le plus ressemblent à une fausse pièce en or : le dehors semble précieux, mais une fois que vous en aurez gratté la surface, il n'en restera plus qu'un vil métal sans aucune valeur.
N'accorde pas ta confiance aux discours des hommes, ne la donne qu'à leurs actions.
Si tu as subi une injustice, réconcilie-toi avec l'auteur ; si c'est un outrage, venge-toi.
La misère est la compagne des dettes et des procès.
Défie-toi de l'homme empressé qui cherche toujours à se mêler des affaires des autres.
Tant que tu vivras, cherche à t'instruire : ne présume pas que la vieillesse apporte avec elle la raison.
Observe la piété ; aie l'injustice en horreur ; contribue au bonheur de tes concitoyens ; réprime ta langue ; ne fais rien avec violence ; instruis tes enfants ; apaise les querelles : telles sont les leçons de la sagesse, et l'homme qui les met en pratique peut être appelé vertueux.
Plutôt une perte qu'un gain honteux : l'un n'afflige qu'une fois, l'autre est une source éternelle de regrets.
Ne dis jamais que tu es philosophe, et ne débite point de belles maximes devant des ignorants, mais fais tout ce que ces maximes prescrivent, et prouve par tes actions le bon usage que tu as fait des préceptes de la philosophie.
Ces gens qui appliquent toute leur intelligence à des choses inutiles ressemblent assez bien à l'oiseau de nuit qui voit clair dans les ténèbres et devient aveugle à la clarté du soleil. Leur esprit est plein de sagacité quand ils l'appliquent à de savantes bagatelles : il ne voit plus quand il est frappé de la véritable lumière.
La plupart des médecins amusent les malades quand ils ne peuvent plus les guérir.
Donne ta confiance aux actions des hommes, ne l'accorde pas à leurs discours : on ne voit que des gens qui vivent mal et parlent bien.
Se livrer aux perfides insinuations du flatteur, c'est boire du poison dans une coupe d'or.
Si tu considérais les malheurs que souffrent les autres, tu te plaindrais plus doucement de tes maux.
Ne laisse pas ta raison tomber dans la langueur ; son sommeil est plus funeste que celui de la mort.
La vertu est immortelle ; la volupté ne dure qu'un instant.
En commandant aux autres, sache te gouverner toi-même.
Jamais ne te mets du parti des railleurs ; tu te ferais un ennemi de leur victime.
Les peines que tu feras aux autres ne tarderont pas à retomber sur toi-même.
Bien plus cruellement tourmenté par la conscience de ses crimes que s'il était déchiré par les fouets des Furies, l'homme injuste porte son supplice dans son sein.
Quand tu parles de ton ennemi, songe qu'un jour peut-être tu deviendras son ami.
On n'est pas libre lorsqu'on n'est pas maître de soi.
Le sage se retire modestement de la vie comme d'un festin.
Fais ce que tu sais être honnête sans en attendre aucune gloire.
Mets de la lenteur pour aborder une entreprise, mais le travail commencé, poursuis-le avec énergie.
Redoute la volupté, elle est mère de la douleur.
Chasse tes désirs, tes craintes, et il n'y aura plus de tyran pour toi.
La société est bien gouvernée, quand les citoyens obéissent aux magistrats, et les magistrats aux lois.
Les courtisans ressemblent à ces jetons dont on se sert pour compter, ils changent de valeur au gré de celui qui les emploie.
Ne donne pas à tes amis les conseils les plus agréables, mais les plus avantageux.