Si la solitude calme et apaise les passions les plus fougueuses, il est possible aussi qu'elle les entretienne et leur donne un essor plus impétueux. Il faut, pour en goûter la salutaire influence, y porter des pensées de travail, des idées de raison.
L'ennui de la solitude rend téméraire.
Dans la solitude, on y est sans fruit, quand on y est malgré soi.
Je rêve souvent la solitude, au fond d'une campagne, au milieu des bois ; rêves de jeune homme qui ne durent guère, et s'envolent au sourire de la première espérance venue.
Loin de briser la solitude fondamentale de l'être, le mariage l'accroît de celle de l'autre.
La solitude, c'est l'impossibilité de vivre seul.
La pire des solitudes n'est pas d'être seul, mais de s'ennuyer en sa propre compagnie.
La solitude est la plus terrible des souffrances qui puisse éprouver l'homme au cours de sa vie.
Au matin il faut la solitude, afin que la nature puisse parler à l'imagination, ce qu'elle ne fait jamais quand vous êtes en nombre, et afin que sa favorite puisse faire connaissance avec les forces divines qui se révèlent à la pensée sérieuse et réfléchie.
La solitude, sauvegarde de la médiocrité, est l'ami le plus sérieux de l'esprit, le calme et obscur abri où les ailes qui doivent le transporter plus haut que le soleil et les étoiles, viennent faire leur mue.
La solitude serait un endroit idéal si on pouvait choisir les gens qu'on évite.
Si tu respectes sa solitude, il croit que tu l'évites, et secrètement il en souffre.
On s'habitue facilement à la solitude. Il y a une jouissance à savoir qu'on est pauvre, qu'on est seul et que personne ne songe à nous. Cela simplifie la vie.
La solitude est tellement impossible et répugnante à l'homme que, lorsqu'il est seul, loin des autres hommes, pour combler le vide de son esprit, il appelle l'intrusion et la compagnie des choses.
À vingt ans, la solitude est pleine d'amour ; vingt ans plus tard, elle est pleine du passé.
Se recueillir profondément dans la solitude c'est donner une âme à cette solitude.
La solitude est plus à même de nous rendre heureux qu'un monde rempli de fourbes et d'hypocrites.
La solitude est chère à qui jamais n'en sort ; elle a mille douceurs qui rendent calme et fort.
La solitude est comparable à une lampe qui baisse.
Le malheur cherche la solitude ; le bonheur est expansif.
Dans la solitude les goûts deviennent facilement des passions.
La joie est contagieuse, elle permet de ne pas se laisser paralyser par la dépression et la solitude.
Nos peines sont plus vives dans la solitude : la plus faible lumière blesse le regard quand la nuit est profonde.
La solitude, comme la nuit, a ses fantômes.
À force de me trouver mal dans ma solitude, j'arrive à m'y trouver bien.
La solitude prolongée assombrit et désenchante, elle répand l'effroi dans l'âme la plus forte.
Quand on a toutes les solitudes à la fois, de l'esprit, de la conscience, du cœur, des sens, quand on n'a pas un confident en qui verser toute son âme, pas un être avec qui l'on ose pleurer, ou qui puisse vous donner de la force et du courage ; quand, par délicatesse, ou générosité, ou sagesse, il faut toujours se contenir, se taire, se réserver, cette malédiction atteint bien plus sûrement ses effets. « Il n'est pas bon que l'homme soit seul », cette sentence n'a rien perdu de sa redoutable vérité.
La solitude morale produit les mêmes effets que la solitude terrestre. Le silence permet d'y apprécier les plus légers retentissements, et l'habitude de se réfugier en soi-même développe une sensibilité dont la délicatesse révèle les moindres nuances des affections qui nous touchent.
La solitude n'est jamais si absolue qu'on n'ait pas autour de soi quelques êtres concrets capables de nous fournir d'exemples où appuyer notre jugement sur les hommes. Il faut être un philosophe aveuglé par un système pour les négliger. La solitude, c'est, au contraire, une espèce de champ d'observation restreint, la vitre du laboratoire.
La solitude ne peut être légère que si l'on est porté à ne penser avec complaisance qu'à soi.
Il en est des charmes de la solitude comme de ceux de la vertu qui ne sont connus que de ceux qui l'aiment.
La solitude la plus affreuse est celle qu'on trouve au milieu de la foule.
La solitude assombrit, étouffe et dessèche ; la vie à deux fait éclore un homme nouveau.
Il faut la solitude pour retrouver l'équilibre que certaines personnes et compagnies nous font perdre. Dès qu'on met une rue, ou même moins, une maison, un mur entre le prochain et soi, on se soustrait à cette influence perturbatrice ; on reprend possession de soi-même.
L'oisiveté de la solitude est charmante, parce qu'elle est libre et de volonté.
La solitude est bonne pour oublier le train de ce monde, où c'est le plus souvent la queue qui conduit la tête, la force qui l'emporte sur l'esprit, la volonté qui précède l'intelligence, où c'est rarement le plus autorisé, le plus expert qui dirige, qui prononce, qui organise, qui exécute.
La solitude dégage des préjugés du monde, et le monde des préjugés de la solitude.
La solitude vaut mieux que supporter le poids écrasant des importuns.
La solitude c'est la rêverie, et la rêverie c'est le souvenir.
La solitude a ses jouissances discrètes et ses sous-bois délicieux.
Ma solitude ne me perd pas, ma solitude est un abri.
La solitude n'est qu'un regret qui se retire sans rien dire.
La solitude seule est la source des inspirations.
La solitude est nécessaire pour reprendre l'équilibre, et faire le point avec soi-même.
L'ennui de la solitude est plus supportable que l'ennui passé avec des sots.
La solitude est le nid des pensées?