Ce que la justice du ciel croit devoir suspendre, lorsque le moment est arrivé, n'en tombe pas moins sûrement.
Je n'en puis plus, la langueur m'accable ; l'ennui me dévore, le dégoût m'empoisonne ; je souffre sans pouvoir en trouver le remède ; le passé et l'avenir, la vérité et les chimères ne me présentent plus rien d'agréable ; je suis importune à moi-même ; je voudrais me fuir et je ne puis me quitter ; rien ne me distrait, les plaisirs ont perdu leur piquant, et les devoirs leur importance. Sans toi mon amour, je suis mal partout.
L'amour est une fièvre ardente dont l'attribut est de tout changer, et sa folie de se croire éternelle.
Tandis que la reconnaissance, l'amitié, tous les autres attachements viennent se briser contre la mort, l'amour seul la brave, lui survit, et nous accompagne dans l'éternité.
Plus tu es loin de moi, et plus mon coeur a besoin de t'aimer, et de jouir de ta tendresse. Reviens-moi, tu me manques tant, je veux vivre au plus tôt ces instants qui te ramèneront dans mes bras.
J'aime les caractères qui se montrent sans voile, sans détour, dont la franchise est la première qualité.
La pire de toutes les haines, c'est celle qui ne pardonne jamais.
L'amour, cette première des félicités humaines, a besoin pour être durable que la douleur lui prête ses larmes ; le plaisir le dissipe, le rend léger comme lui, remplace par de fugitives jouissances les longues et profondes émotions, et remplit l'âme d'un vide plus difficile à supporter que le malheur.
Il est des blessures que le temps seul peut guérir.
De tous les torts qu'on puisse avoir, s'il en est un qui est impardonnable, c'est l'indifférence.
Il est des craintes que l'amitié doit rougir de concevoir.
La puissance ne s'étend pas jusqu'à pouvoir avilir un homme de bien.
Dans la première jeunesse, la jouissance du bonheur présent a quelque chose de si vif, de si complet, qu'elle fait oublier toute pensée d'avenir. On est alors trop occupé d'être heureux pour songer si on le sera toujours, et la félicité remplit si bien le cœur, que la crainte de la perdre n'y peut trouver place.
S'il est pardonnable de céder quelquefois à un penchant, l'habitude en est dangereuse, parce qu'en s'y abandonnant sans cesse il tourne en besoin, et qu'il est plus aisé de le vaincre que de le modérer.
Un cœur de femme ne peut répondre de son indifférence que quand il a épuisé l'amour en le goûtant.
Comment distinguer le fourbe de l'infortuné ? On commence par se fier à la physionomie ; mais revenu de cet indice trompeur, pour avoir été dupe des fausses larmes, on finit par ne plus croire aux vraies.
Quand la sottise est guidée par un mauvais cœur, elle a assez de tact pour saisir ce qui lui est bon.
Demander pardon est le seul remède qui puisse ramener quelque tranquillité dans une âme fautive.
Le triomphe du méchant est de courte durée, et la joie de l'hypocrite n'a qu'un moment.
Mieux vaut parfois répéter des choses inutiles que de risquer d'en omettre une essentielle.
Le temps bien souvent est sans puissance sur le chagrin. Ah ! les peines qui usent la vie sont presque toujours celles qui se cachent, et tel qui a résisté à leur violence, succombera à leur durée !
Se donner à ce qu'on aime, ce n'est pas perdre son indépendance, c'est en user.
L'amour ne vit qu'autant qu'il est libre.
Hélas ! quand on est vieux, on ne vit plus que de souvenirs.
Le temps efface bien des peines que l'on croyait éternelles.
Si tu veux vivre heureux, respecte les opinions et les traditions du pays où tu vis.
L'orgueil n'est pas une faiblesse, et c'est souvent la raison même qui parle par sa bouche.
Souffrir est le partage de tout ce qui respire.
Un jour passé sans te voir n'est plus un jour pour moi, c'est un siècle, une éternité.
Si un regard est bien souvent une réponse, le silence en est une autre.
L'amour, cette puissance enchanteresse et dominatrice, subjugue avec un attrait invincible et si doux, qu'on est soumis à son pouvoir avant d'avoir pensé à se défendre ; il nous entraîne avec tant de rapidité, il choisit toujours, pour déployer l'étendue de ses forces, l'instant où on n'en a plus pour lui résister.
L'amour, le véritable amour, ce n'est pas dans un cœur profané par la débauche qu'il allumera ses feux.
La langue du cœur n'a pas besoin de mots pour être comprise, c'est dans les yeux qu'elle est écrite.
Il est des âmes que l'expérience ne corrige pas, et qui seront éternellement dupes de leur sensibilité.
La pudeur est la fidèle compagne des premières émotions de l'âme.
Il est des maux sur lesquels le temps passe en vain, et ne les guérir point.
L'éternel repos apporte son baume sur de profondes blessures.
Hélas ! après avoir perdu un être cher, les arbres retrouveront leur verdure et les fleurs leur parfum ; un feu secret circulera dans toutes les sèves ; tout revivra après cette mort, et tout renaîtra pour aimer : moi seule je n'aimerai plus ; et le temps, en s'écoulant, ne peut m'apporter d'autre bien que de m'approcher de mon dernier jour.
Des enfants qui n'ont plus de parents ressemblent à des arbres sans feuilles.
Il est des chagrins qui n'ont ni plaintes ni larmes.