Heureux le mortel qui, craignant de s'égarer avec ses désirs, les réprime, les retient, les règle du moins et les modère. Plus heureux encore celui qui, dégagé de tout ce qui les fait naître, ne cherche sa satisfaction qu'en lui-même, qui regarde avec indifférence les biens et les maux, confond dans ses idées les sceptres et les houlettes, brave les honneurs sans les craindre, les richesses sans les mépriser, l'estime des hommes sans la dédaigner, les hommes eux-mêmes sans prétendre les blâmer, ni refuser de leur être utile.