En fait d'esprit, comme en fait d'argent, quand on n'a pas le superflu, on est pauvre.
Le superflu est quelquefois une cause d'amoindrissement ; un doigt de trop gâte la main.
Qu'est-ce qu'un point sur un i ? — Le strict superflu.
Le temps que nous employons à amasser des biens souvent superflus, la mort l'emploie à creuser notre tombe.
Ayez de l'esprit comme les riches ont des bijoux, comme un superflu. Si vous n'avez que de l'esprit, c'est une indigence parée.
S'il faut à quelqu'un un tombeau majestueux pour rester dans la mémoire des siens, il est clair que sa vie fut un acte absolument superflu.
Qui manque du nécessaire ne songe pas à se procurer le superflu.
Le superflu des uns est toujours le larron du nécessaire des autres.
Les détails superflus sont la vermine qui ronge les grands ouvrages.
Quand on vit, tout est possible ; quand on survit, tout est luxe, donc tout est superflu.
Dans tout discours il y a une idée par où l'on doit commencer, une par où l'on doit finir, et d'autres par où l'on doit passer. La ligne est tracée ; tout ce qui s'en écarte est superflu.
J'aime la maison où je ne vois rien de superflu, où je trouve tout le nécessaire.
Ceux qui après avoir perdu tout le superflu ont encore le nécessaire ne doivent pas se plaindre de la fortune : elle les a déchargés seulement de ce qui mettait obstacle à leur bonheur.
Si la pauvreté, selon saint Thomas, c'est de manquer du superflu alors que la misère est manque du nécessaire, nous sommes tous pauvres en société de consommation : nous manquons forcément à tout puisque tout est en excès.
La conquête du superflu donne une excitation spirituelle plus grande que la conquête du nécessaire. L'homme est une création du désir, non pas une création du besoin.
L'inutile et le superflu sont plus indispensables à l'homme que le nécessaire. Le chant du merle est inutile, la rose est superflue. Le travail est nécessaire.
On ne peut pas tout faire dans la vie, on est obligé de choisir entre le nécessaire et le superflu, moyennant quoi, la plupart du temps, l'honneur passe à l'as.
Les gens qui ont l'habitude de se déplacer ne s'embarrassent pas de superflu.
La veuve, c'est le superflu d'un homme à qui l'on a retiré l'essentiel, c'est-à-dire la vie ; c'est un nom qui reste, quand la chair est dissoute.
Le luxe est une divinité bizarre à laquelle on sacrifie le nécessaire pour en obtenir le superflu.
Les plus grands biens sur cette terre sont la santé, la paix et l'union des familles, la liberté de tous les citoyens, l'abondance des choses nécessaires et le mépris des superflues.
L'ambition et l'avarice des hommes sont les seules sources de leurs malheurs ; les hommes veulent tout avoir, et ils se rendent malheureux par le désir du superflu ; s'ils voulaient vivre simplement et se contenter de satisfaire aux vrais besoins, on verrait partout l'abondance, la joie, la paix et l'union.
Tout le drame du joueur est là : Quand il perd, c'est le désastre, et quand il gagne, l'argent qui lui brûle les mains disparaît en quelques instants dans les poches malhonnêtes ou dans des achats inutiles. D'un côté, il peut perdre le nécessaire, de l'autre, il n'est même pas capable d'acheter le superflu.
Pour préserver l'essentiel, il faut savoir renoncer à un certain superflu.
J'estime que les gens qui n'ont pas le nécessaire ont droit au superflu, parce qu'autrement ils n'auraient rien du tout. Cela me paraît évident !
On ne crée le superflu que pour faire oublier le nécessaire.
La bonne conscience du voleur serait de ne dérober que le superflu.
L'opulent a le superflu, le riche l'abondance, et le pauvre ne souhaite que le strict nécessaire.
Une chose superflue n'est jamais à bon marché.
Quand une femme est en tête-à-tête avec son amant, elle n'accorde jamais la permission d'être aimable, parce qu'elle sait fort bien qu'en pareille circonstance toute permission est superflue.
Le nécessaire et le superflu sont des mots relatifs que chacun traduit suivant ses goûts et sa position.
Protège ta dignité, il est superflu de montrer son coeur à ceux qui n'y tiennent pas.
Le travail qui fournit le nécessaire, la philosophie qui apprend à se passer du superflu, voilà les véritables richesses.
L'amour du superflu naît de la fausse opinion du vulgaire.
Être élevé dans le luxe, cela a des inconvénients. On risque de devenir frivole, léger, paresseux et surtout de s'endurcir le cœur. On oublie qu'il y a des gens moins fortunés qui souffrent et qu'un peu de notre superflu suffirait à soulager et à sauver.
L'industrie à outrance réaliserait ce paradoxe économique, de donner à quelque cent millions d'hommes un superflu misérable, en les privant chaque jour du nécessaire.
Si tu achètes ce qui est superflu pour toi, tu ne tarderas pas à vendre ce qui t'est le plus nécessaire.
Le pauvre n'a droit qu'au superflu du riche, et je n'en ai point.
La nature se contente du nécessaire, tandis que le superflu ne saurait jamais satisfaire la passion.
Qui se plonge dans le superflu, pleure un jour le nécessaire.
Le bonheur, ce n'est que le nécessaire : Assaisonnez-le-moi énormément de superflu.
Le bonheur sec ressemble au pain sec ; on mange, mais on ne dîne pas : Je veux du superflu, de l'inutile, de l'extravagant, du trop, de ce qui ne sert à rien.
L'ignorance d'une multitude de besoins superflus garantit longtemps d'une multitude de vices.
Quand certains biens, d'objets de luxe deviennent objets de bien-être, le superflu se transforme en besoin.
L'homme est l'animal pour lequel seul le superflu est nécessaire.
Sans consulter l'attachement aux richesses, toujours ingénieux à éluder la loi de l'aumône, ni nos autres passions qui, ne connaissant point de bornes, n'auront jamais de superflu, consultons la raison et la religion qui, marchant toujours d'un pas égal entre le trop et le trop peu, sauront nous fournir les lumières nécessaires pour dissiper l'illusion que nous nous faisons à nous-mêmes. Elles appelleront superflu tout ce qu'on ne doit pas à l'entretien d'une maison sagement réglée, à l'éducation de ses enfants, aux bienséances véritables de sa condition. Elles appelleront superflu tout ce qui ne sert qu'à fournir à des parures dont rougit la modestie, ou à un luxe commandé par la vanité.
On doit se refuser le superflu pour procurer aux autres le nécessaire.
Le temps qui passe est un ami précieux qui nous dépouille du superflu.
La frugalité est louable si l'on y joint la libéralité, la première nous apprend à nous retrancher toutes dépenses superflues, et l'autre à les employer au profit de ceux qui en ont besoin.
On n'acquiert le superflu qu'aux dépens du nécessaire.
Une fortune médiocre suffit à nos véritables besoins, le reste n'est qu'ostentation et vanité. Il faut du bien, sans doute, mais à quoi sert le superflu ? On est riche avec peu de bien, quand on sait se passer des choses inutiles.
L'espoir du gain au jeu c'est s'exposer sans nécessité à une grande perte, c'est une sottise ! Mais risquer le nécessaire pour avoir le superflu, abandonner au sort d'un dé sa fortune, son travail, son état, ceux de sa femme et de ses enfants, n'est-ce pas folie et fureur ?
L'homme n'est grand que pour les petits, pour veiller au bonheur et à la tranquillité des peuples, il n'est riche que pour les pauvres, pour suppléer à leurs besoins et fournir de son superflu à leur nécessaire. Cette portion de ses biens qu'il conserve pour l'avarice, ou qu'il dissipe pour le plaisir, il en prive l'indigent, puisque ses richesses ne lui ont pas été données pour lui seul. Celui de qui vous les avez reçues, riches du monde, a voulu que ce que vous avez de trop fût la ressource de celui qui n'a pas assez ; et si Dieu vous a placés dans l'opulence, ce n'est pas pour flatter et nourrir vos passions, c'est pour vous procurer le mérite de donner, et la gloire d'imiter sa bonté par vos bienfaits.
Mettez un frein à votre fureur d'amasser, à vos projets ambitieux d'élévation, à vos dépenses excessives, à vos intempérances, et votre bien vous fournira du superflu.
Quiconque, étant pauvre, n'a de superflu que pour sa table, est à coup sûr un malhonnête homme.
Le conseil est superflu pour ceux qui le rejettent.
Se dépouiller du superflu, c'est devenir positif et être riche de la vie.
Celui-là se peut dire riche à qui rien ne manque que le superflu.
Qui sait se passer du superflu est le plus proche des dieux.
Il est d'un esprit léger de louer ce qui a été dit, sans savoir, sans se soucier d'apprendre si ce qui a été dit est utile ou sans utilité, nécessaire ou superflu.
Le superflu fait l'orgueil du riche.
L'un a du superflu, et l'autre manque du nécessaire.
Le superfu, chose très nécessaire.
Lorsqu'on vient à penser que le superflu des uns se compose du nécessaire des autres ; qu'il y a des hommes qui souffrent et qui meurent de faim au seuil des palais des riches ; qu'aux yeux de la religion et de la philosophie, avoir un million de fois plus que le nécessaire c'est retenir la vie d'un million de ses frères ; lorsqu'on vient à penser à cela, on se console facilement d'être pauvre, et l'on plaint sincèrement l'homme juste et honnête condamné à demeurer riche. La fortune, pour lui, n'est pas une jouissance, c'est la torture perpétuelle du scrupule et du remords.
Il reçoit bien les conseils celui qui ne reçoit en les écoutant qu'un soulagement superflu. Mais celui-là reçoit une peine en même temps qu'un conseil, qui n'est quitte avec le chagrin qu'en empruntant à la pauvre patience.