Quand on est soi-même victime d'un rejet raciste, on se rend compte à quel point le racisme est injuste et inacceptable. Il suffit d'accepter de voyager, d'aller à la découverte des autres pour s'en rendre compte. Comme on dit, les voyages forment la jeunesse ! Voyager, c'est aimer découvrir et apprendre, c'est se rendre compte à quel point les cultures diffèrent et sont toutes belles et riches. Il n'existe pas de culture supérieure à une autre culture.
Quand l'amitié est bafouée, rien ne peut la reconstituer.
Il ne peut y avoir de véritable amitié qu'entre gens de bien.
Le mariage, c'est l'union de deux libertés, et il est préférable que les deux soient de même culture. Il ne faut pas ajouter aux problèmes de la conjugalité ceux des différences culturelles, ethniques, raciales, religieuses ; sinon ce n'est plus un mariage, mais un terrain de sport ! À bon entendeur, salut !
Quand, dans un pays, la démocratie ne procure plus de frissons, quand les idéaux politiques se fanent et se transforment en clichés de « com », quand on ne parle plus ni de « peuple », ni des « classes sociales » et de leurs luttes, quand on s'ennuie gentiment en persévérant dans son être avec une troublante lassitude, quand la société du spectacle se généralise et sème de plus en plus de vulgarité et de médiocrité, quand l'intelligence et la raison prennent des vacances, quand le souci de carrière l'emporte sur l'intérêt national, alors quelque chose s'est détraqué dans le mécanisme du pouvoir et de la relation des citoyens au politique.
Respecter une femme, c'est pouvoir envisager l'amitié avec elle ; ce qui n'exclut pas le jeu de la séduction, et même, dans certains cas, le désir et l'amour.
Lorsqu'un mot rencontre un autre mot, ils se tiennent et sautent à la corde pour éprouver ce lien. S'ils tombent et se brisent, c'est qu'ils ne devaient pas se rencontrer, à moins d'avoir été voulus par le poète.
Le Mal a le vent en poupe. Non seulement il triomphe un peu partout, mais il gagne en légitimité depuis que les gouvernements sont devenus tellement soupçonneux qu'ils considèrent tout voyageur comme un terroriste possible.
Le Mal est un visage respectable ; il n'est pas borgne ou balafré. Il est avenant et même rassurant. Il n'a pas besoin de se grimer selon sa fonction, car n'importe qui est capable d'endosser sa vilenie.
Aimer, c'est célébrer la rencontre de deux solitudes.
L'amitié ne rend pas le malheur plus léger, mais en se faisant présence et dévouement, elle permet d'en partager le poids, et ouvre les portes de l'apaisement.
Le raciste est quelqu'un qui souffre d'un complexe d'infériorité ou de supériorité.
Il est des rêves qui nous bordent et nous bercent, et d'autres qui nous froissent et nous blessent.
Un pays qui abandonne ses vieillards est une erreur.
Je ne suis pas contre les immigrés, mais j'aime qu'on respecte ma tranquillité.
L'amour n'atteint la maturité et la sérénité qu'aidé par l'amitié ; il y faut du temps et de la générosité.
Il faut aimer la terre, respecter ses humeurs qui donnent aussi bien la vie que ce qui l'annule.
J'ai aimé une femme, elle m'a quitté ; j'ai aimé la terre, elle m'a retenu.
L'amitié est un amour où la guerre et la haine sont proscrites, où le silence est possible.
La liberté porte depuis quelque temps un gilet pare-balles qui la protège.
Très souvent, le raciste s'aime beaucoup. Il s'aime tellement qu'il n'a plus de place dans son cœur pour les autres, d'où son égoïsme.
Quand on ne s'aime pas, on n'aime personne.
L'islam incite les croyants à rendre visite aux mourants ; c'est une invite faisant du bien à leur égoïsme. Voir les autres mourir, c'est apprendre à vivre et aussi à mourir. Encore faut-il être capable, au passage, d'un peu d'humilité.
Il fait un temps d'enfance abandonnée. La météo n'a rien prévu dans ce cas.
Humilier le faible, écraser le pauvre, expulser l'exilé sans patrie, faire honte à l'homme sans défense, procure à l'auteur de ces actes une satisfaction qui sent la puanteur de la charogne qu'il héberge dans son âme.
Il paraît qu'il ne faut jamais répondre aux imbéciles, cela les instruirait.
L'artiste est celui qui regarde le monde avec un tamis. Il va à l'essentiel sans précaution, sans calcul, ce qui nous donne des frissons tant la réalité est jonchée de bombes à sous-munitions.
L'ombre de la mort, c'est la maladie qui gangrène le corps. Si l'esprit se défait, le corps s'abandonne. Parfois la mort n'en veut plus.
Il est des vies qui traversent le temps sans que personne les réclame. Elles disparaissent avec les nuages, sans bruit, sans oraison. Il arrive que la poésie se souvienne d'elles ; on regarde autour de soi et on se dit : C'est peut-être de moi qu'il s'agit.
On dit qu'il faut s'asseoir sur le bord d'un fleuve et attendre de voir passer le cadavre de l'ennemi. Cette sagesse est une mauvaise plaisanterie. Le goût de la vengeance ne se contenterait pas d'une histoire de voyeur apaisé. Surtout que l'ennemi n'a pas de cadavre puisqu'il habite le fantôme du Démon.
Ceux qui confondent l'amour et la nuit commettent une erreur. Le sommeil est absence ; l'absence est une insulte à l'amour ; les rêves fatigués se souviennent mal du bonheur.
Quand un lierre couvre toute une maison, c'est pour empêcher que l'amour devienne routine, un devoir où le désir s'excuse de n'être plus là.
On dit que l'arbre cache la forêt. Comment ? Avec son ombre, avec ses oiseaux, avec ses branches qui s'envolent et voyagent dans un livre mal écrit pour couvrir la douleur du monde.
Le despotisme et la tyrannie ont opté pour la douceur, le miel et le soufre. Sans bruit, sans tapage ils font leur ravage dans la société surtout quand elle se proclame démocratique.
Le regard du sourd nous renseigne-t-il sur la musique de ses rêves ? Peut-être que la nuit est plus clémente avec les sourds, les muets, les culs-de-jatte, les non-voyants, les princes de tous les silences.
En Islam, l'enterrement d'un roi est aussi simple et rapide que celui d'un mendiant. Un imam crie « C'est un homme qu'on enterre ». Ni plus ni moins. L'égalité, enfin atteinte.
Je me méfierais de l'homme qui n'a pas de larmes, qui dort sans difficulté, qui rote après un bon repas et qui ne doute jamais. C'est de cette étoffe-là qu'on fabrique les tyrans.
Dans l'obscurité cruelle de la misère du monde, je ne cherche pas un éclaireur, un guide de montagne, juste un homme vrai, un poète
On confond aisément amour et souffrance comme si le fait d'aimer ne pouvait être que la traversée d'un calvaire. Au bout du tunnel se trouve le comptoir de la culpabilité. On ne peut l'éviter.
Le verbe « désaimer » (s'il existe) est une paresse : se détacher, se dégager, se détourner, dénouer, débarrasser, détruire, déconstruire... on pourrait à ce rythme ajouter dédésirer, si on bégaye c'est qu'il y a encore de l'émotion.
Le mot « ivresse » se dit en latin crapula. Comment a-t-on fait pour désigner un individu « très malhonnête » par le mot « crapule » ? Je connais des crapules qui n'ont jamais été ivres si ce n'est d'avoir volé, menti, trahi, dépouillé la personne qui s'est trouvée sur leur chemin.
Ceux qui ont la passion du mal excellent dans cette vocation afin de vivre longtemps, de profiter au maximum de la vie, et surtout d'avoir une belle mort : s'éteindre en dormant. Le mal préserve et conserve. En le pratiquant quotidiennement comme un sport, on est certain de décourager l'usure des cellules et des os.
La méchanceté agissante, gratuite, efficace n'entame pas le corps ou l'esprit du méchant. Les virus, les microbes aiment s'incruster dans les corps tendres, les esprits fins et généreux. Leur travail de destruction est plus aisé.
Les amours clandestines ont ceci de particulier : elles flirtent avec le vice et l'interdit. Le plaisir et son corollaire le désir ne supportent pas la facilité et l'abandon. Il faut parfois vaincre son instinct afin d'en faire un substitut du désir.
La célébrité, la notoriété, la fortune n'ont jamais intimidé ni éloigné la maladie ni l'amour. Dans un sens comme dans l'autre, ces choses-là ne sont que des paillettes, des illusions qui se confondent avec la mauvaise poussière de la vie.
La rareté est une valeur en soi. Elle est le principe de tout commerce. Marchander est une tentative d'arracher quelques grammes à ce qui est rare mais pas forcément précieux.
Les épouses sont jalouses des amies de leurs maris, c'est bien connu.
Le destin est ce qui nous arrive au moment où on ne s'y attend pas.
Je propose de mettre sur pied un « syndicat de la gratuité ». Y adhère celui ou celle qui donne à cette valeur son sens concret. La devise en sera : « donner c'est recevoir ». Attention à la litanie religieuse.
Il est des mots qu'on devrait utiliser avec parcimonie car ils sont menacés de rejoindre le domaine des clichés. Ainsi, phantasme est à prendre avec des pincettes tellement il a été galvaudé par la psychologie sur papier glacé.
Quand je regarde une femme, je la déshabille très doucement ; elle ne s'en rend pas compte. C'est lorsque je détourne mon regard qu'elle se vexe et pense que l'indécence tombe de mes yeux.
Quand une femme relève sa chevelure, c'est pour montrer sa nuque et nous plonger dans la mer des illusions. L'érotisme tient parfois à un cheveu, présent, absent, volant.
La politique et la comédie ont en commun le mensonge. Sauf qu'en politique, ne pas dire la vérité est une indignité, et que dans la comédie rien ne sert de la dire puisque tout a été inventé.
De la violence on a glissé trop vite vers la brutalité. Celle-ci est si fréquente qu'elle est devenue la règle. C'est au berceau qu'on apprend à être tueur, pas à l'âge adulte.
S'aimer en tremblant en ayant le cœur mouillé, chante Jacques Brel ; trembler de peur en ayant le cœur entre les dents car rien n'est certain, pas même le chant du cygne qu'on a dessiné dans le silence des attentes.
Je propose qu'on ne dise plus « tomber amoureux » mais « s'élever amoureux ». Dans « tomber », il y a la possibilité de la chute ; dans l'élévation, plus dure sera la chute. C'est un souci de précision linguistique.
L'homme peut faire l'amour sans être amoureux ; la femme a besoin de ressentir quelque sentiment à l'égard de l'homme pour se donner à lui et éprouver du plaisir.
Les discours racistes sont tous les mêmes : de la haine, de l'arrogance et un immense complexe d'infériorité qui cherche à se combler par la mort et les massacres.
Les terroristes ont dit : « Nous avons vengé le Prophète. » L'esprit du Prophète ne leur a jamais rien demandé. Le prophète Mahomet, quand il s'adressait à ses soldats avant une bataille, leur recommandait expressément de « ne pas tuer les femmes, les enfants, les vieillards ; de ne pas arracher un palmier ou un arbre ; de ne pas détruire les maisons.
L'ignorance et la peur sont ce qui suscite, provoque, fonde le racisme et l'intolérance.