Faire des compliments à celle qu'on aime est la première façon de faire des caresses, demi-audace qui s'essaye. Le compliment, c'est quelque chose comme le baiser à travers le voile. La volupté y met sa douce pointe tout en se cachant.
L'âme aide le corps, et à de certains moments le soulève. C'est le seul oiseau qui soutienne sa cage.
Les jeunes filles bruissent et bavardent comme des fauvettes échappées.
Les êtres odieux ont leur susceptibilité, les monstres sont chatouilleux.
Certaines natures ne peuvent aimer d'un côté sans haïr de l'autre.
Une jolie femme est un casus belli ; une jolie femme est un flagrant délit.
Penser, voilà le triomphe vrai de l'âme.
Les soupçons ne sont autre chose que des rides ; la première jeunesse n'en a pas.
La poésie d'un peuple est l'élément de son progrès.
Se quereller et se dire vous, uniquement pour mieux se dire tu ensuite.
C'est une terrible chose d'être heureux ! Comme on s'en contente ! Comme on trouve que cela suffit ! Comme, étant en possession du faux but de la vie, le bonheur, on oublie le vrai but, le devoir !
Beaucoup d'hommes ont un monstre secret, un mal qu'ils nourrissent, un dragon qui les ronge, un désespoir qui habite leur nuit. Tel homme ressemble aux autres, va, vient. On ne sait pas qu'il a en lui une effroyable douleur parasite aux mille dents, laquelle vit dans ce misérable, qui en meurt.
Dieu produit ses miracles comme bon lui semble.
Les prédestinations ne sont pas toutes droites, elles ne se développent pas en avenue rectiligne devant le prédestiné ; elles ont des impasses, des cæcums, des tournants obscurs, des carrefours inquiétants offrant plusieurs voies.
Pour but, le salut ; pour moyen, le sacrifice.
La joie est le reflux de la terreur.
Ange est le seul mot de la langue qui ne puisse s'user.
On s'aime, on se sourit, on se fait des petites moues avec le bout des lèvres, on s'entrelace les doigts des mains, on se tutoie, et cela n'empêche pas l'éternité.
Le vrai nom du dévouement, c'est désintéressement.
Quand l'amour a fondu et mêlé deux êtres dans une unité angélique et sacrée, le secret de la vie est trouvé pour eux ; ils ne sont plus que les deux termes d'une même destinée ; ils ne sont plus que les deux ailes d'un même esprit. Aimez, planez !
Si l'infini n'avait pas de moi, le moi serait sa borne ; il ne serait pas infini ; en d'autres termes, il ne serait pas. Or il est. Donc il a un moi. Ce moi de l'infini, c'est Dieu.
Qui aime bien cingle bien.
L'orgueil est en nous comme la forteresse du mal.
On peut avoir une certaine indifférence sur la peine de mort, ne point se prononcer, dire oui et non, tant qu'on n'a pas vu de ses yeux une guillotine.
Une évasion, c'est une guérison.
Quelle grande chose, être aimé ! quelle chose plus grande encore, aimer ! Le cœur devient héroïque à force de passion : il ne se compose plus que de rien de pur ; il ne s'appuie plus que sur rien d'élevé et de grand. Une pensée indigne n'y peut pas plus germer qu'une ortie sur un glacier. L'âme haute et sereine, inaccessible aux passions et aux émotions vulgaires, dominant les nuées et les ombres de ce monde, les folies, les mensonges, les haines, les vanités, les misères, habite le bleu du ciel, et ne sent plus que les ébranlements profonds et souterrains de la destinée, comme le haut des montagnes sent les tremblements de terre.
Cœurs profonds, esprits sages, prenez la vie comme Dieu la fait ; c'est une longue épreuve, une préparation inintelligible à la destinée inconnue : cette destinée, la vraie, commence pour l'homme à la première marche de l'intérieur du tombeau, alors il lui apparaît quelque chose, et il commence à distinguer le définitif : le définitif, songez à ce mot. Les vivants voient l'infini ; le définitif ne se laisse voir qu'aux morts. En attendant, aimez et souffrez, espérez et contemplez. Malheur, hélas ! à qui n'aura aimé que des corps, des formes, des apparences ! La mort lui ôtera tout : tâchez d'aimer des âmes, vous les retrouverez.
J'ai rencontré dans la rue un jeune homme très pauvre qui aimait : son chapeau était vieux, son habit était usé ; il avait les coudes troués ; l'eau passait à travers ses souliers, et les astres à travers son âme.
Oh ! être couchés côte à côte dans le même tombeau, la main dans la main, et de temps en temps, dans les ténèbres, nous caresser doucement un doigt, cela suffirait à mon éternité.
C'est une chose étrange, savez-vous cela ? Je suis dans la nuit. Il y a un être qui en s'en allant a emporté le ciel !
L'amour vrai a besoin de l'éternité pour son dévouement et ses espérances.
Le progrès est le mode de l'homme.
Vous rappelez-vous notre douce vie lorsque nous étions si jeunes tous deux, et que nous n'avions au cœur d'autre envie, que d'être bien mis et d'être amoureux !
Le mariage est une greffe, cela prend bien ou mal.
Peu mentir n'est pas possible ; celui qui ment, ment tout le mensonge.
Mieux vaut être la dent que l'herbe.
Bon sens ne peut mentir.
Comme l'âme est triste quand elle est triste par l'amour !
Là où il y a vraiment mariage, c'est-à-dire où il y a amour, l'idéal s'en mêle.
On n'empêche pas plus la pensée de revenir à une idée que la mer de revenir à un rivage.
Le jour où une femme qui passe devant vous dégage de la lumière en marchant, vous êtes perdu, vous aimez.
Aimer un être, c'est le rendre transparent.
Quelle grande chose, être aimé ! Quelle chose plus grande encore, aimer !
Son rire est une bouche de volcan qui éclabousse toute la terre.
Dieu, c'est la plénitude du ciel ; l'amour, c'est la plénitude de l'homme.
Prospérité suppose capacité : Gagnez à la loterie, vous voilà un habile homme.
Ayez de la chance, vous aurez le reste ; soyez heureux, on vous croira grand.
Les femmes, ces diablesses sont nos anges. Oui, l'amour, la femme, le baiser, c'est un cercle dont je vous défie de sortir, et quant à moi, je voudrais bien y rentrer.
L'amour a des enfantillages, les autres passions ont des petitesses.
Vous qui souffrez parce que vous aimez, aimez plus encore : mourir d'amour, c'est en vivre.
L'amour est une respiration céleste de l'air du paradis.
Le suprême bonheur de la vie, c'est la conviction qu'on est aimé.
Le plus beau des autels, c'est l'âme d'un malheureux consolé qui remercie Dieu.
L'indifférence de ces penseurs, c'est là, selon quelques-uns, une philosophie supérieure.
Le premier symptôme de l'amour vrai chez un jeune homme c'est la timidité, chez une jeune fille c'est la hardiesse.
Les bras des mères sont faits de tendresse ; les enfants y dorment profondément.
Partout où il y a une jolie femme, l'hostilité est ouverte.
L'amour est un enfant de six mille ans : L'amour a droit à une longue barbe blanche.
Chacun rêve l'inconnu et l'impossible selon sa nature.
La douceur et la profondeur, c'est là toute la femme, c'est là tout le ciel.
Devant la volupté le cœur recule, pour mieux aimer.
Aimer remplace presque penser ; l'amour est un ardent oubli du reste.
Aimer, voilà la seule chose qui puisse occuper et remplir l'éternité.
La curiosité des amoureux ne va pas très loin au delà de leur amour.
Il y a un Dieu pour ces ivrognes qu'on appelle les amoureux.
Soyez donc amoureux gaiement, que diable !
Nos amours ont duré toute une semaine, mais que du bonheur les instants sont courts ! S'adorer huit jours, c'était bien la peine, le temps des amours devrait durer toujours.
Une fille d'esprit, c'est possible !
La fièvre nourrit le malade et l'amour l'amoureux.
Chacune de nos passions, même l'amour, a un estomac qu'il ne faut pas trop remplir.
Propos de table et propos d'amour ; les uns sont aussi insaisissables que les autres.
Le mérite est de travailler selon ses forces.
Ces deux forces qui sont les deux moteurs : croire et aimer.
Contempler, c'est labourer ; penser, c'est agir.
Une foi ; c'est là pour l'homme le nécessaire : Malheur à qui ne croit rien !
Mettre, par la pensée, l'infini d'en bas en contact avec l'infini d'en haut, cela s'appelle prier.
Il y a des cœurs où l'amour ne se conserve pas.
Quand on est amoureux comme un tigre, c'est bien le moins qu'on se batte comme un lion.
L'amour participe de l'âme même ; il est de même nature qu'elle.
L'amour, c'est la salutation des anges aux astres.
Vous me demandez qui me force à parler ? Une drôle de chose ; ma conscience.
Le premier pas n'est rien, c'est le dernier qui est difficile.
Le bonheur veut tout le monde heureux.
L'amour, c'est la bêtise des hommes et l'esprit de Dieu.
Le scepticisme est la carie de l'intelligence.
Ainsi la paresse est mère : Elle a un fils, le vol, et une fille, la faim.
Aimer ou avoir aimé, cela suffit : Ne demandez rien ensuite. On n'a pas d'autre perle a trouver dans les plis ténébreux de la vie.