Le vieillard supporte la solitude, où il n'a d'autres compagnons que des regrets, mieux que le jeune homme, qui pourtant y est visité et soutenu par l'espérance.
Les études et les travaux d'un vieillard sont des ciselures sur un édifice qui s'écroule.
L'indulgence et la générosité chez un vieillard sont des rayons de soleil en hiver.
Donnez la mesure, dans vos rapports avec les vieillards, des égards que vous désirez rencontrer dans votre vieillesse, et établissez-y vos droits.
On peut dire de certains vieillards que le temps n'a blanchi que leurs cheveux.
La dignité est au vieillard ce que la pudeur est à la femme.
Les vieillards sont en général moins affectés de la mort des jeunes gens que de celle de leurs contemporains, parce que celle-ci est une mise en demeure directe.
Les vieillards aiment à mettre la mort de leurs contemporains sur le compte d'une imprudence, espérant bien être plus avisés et ne pas commettre la même faute.
Chose étrange ! Malgré les infirmités qui l'accablent et celles qui le menacent, le vieillard tient plus à la vie que le jeune homme, et il en fait moins volontiers le sacrifice.
Pour un vieillard c'est une grande consolation lorsqu'il repasse les années écoulées de sa vie, et de n'y trouver, à côté des erreurs, des faiblesses et des fautes si nombreuses qu'elles soient, le souvenir d'aucune méchante action.
Les vieillards, trop souvent, sont un ennuyeux livre que l'on est malgré soi forcé de feuilleter ; avec eux le secret de vivre est de savoir les écouter.
Il y a beaucoup de bonne grâce chez les jeunes gens à écouter les vieillards.
J'ai toujours été frappé par l'insignifiance des centenaires. Ce sont en général de braves gens, qui n'ont rien fait de bien marquant dans leur vie. Mais ces vieillards ont duré. Alors, pour les récompenser de leur persévérance, on leur offre une petite fête.
Le bonheur des jeunes gens ressemble un peu à la fièvre, mais le bonheur des vieillards ressemble trop à la mort.
Jadis est un adverbe aussi fréquemment employé par les vieillards, qu'il l'est peu par les femmes.
Vieillards, ne croyez pas qu'une jeune fille puisse, ainsi que l'hirondelle, vous ramener le printemps.
Il est injuste et honteux de croire les vieillards égoïstes ; s'ils ne pensent qu'à eux, c'est qu'ils ont perdu tous ceux qui les aimaient.
Le vieillard blâme les sentiments du jeune homme parce qu'il oublie qu'il a été jeune : un fils qui serait exactement ce qu'était son père à son âge ne parviendrait même pas à le satisfaire.
Les vieillards sont toujours jaloux ; ils ressemblent à ces enfants gourmands qui veulent à toute force garder pour eux seuls jusqu'aux gâteaux qu'ils ne peuvent plus manger.
Chez les vieillards, les plaisirs sont remplacés par les bonnes grâces.
La colère, dans les vieillards, est le seul vice de la jeunesse qui se ranime par l'extinction des autres.
Il faut au vieillard un appui de roseau pour promener ses dernières années sur la terre.
Un vieillard amoureux ressemble à un mauvais ouvrier qui veut se rattraper sur le dimanche.
Les vieillards et les enfants se tiennent chacun à un bout de la chaîne du temps, ils sont le passé et l'avenir confondus.
Lorsqu'un vieillard écrit ses pensées, il écrit ses mémoires.
Il faut tromper les vieillards sur les approches de la mort, comme le fait la nature. Voyez un jeune homme et un vieillard planter des arbres : le jeune homme plante des arbres tous venus et déjà forts, et c'est déjà beaucoup qu'il les plante ; il n'a pas le temps d'attendre. Le vieillard n'est pas pressé, il plante de très jeunes arbres et dit : Ça me fera un joli couvert dans vingt ans.
Un vieillard est un grand arbre qui n'a plus ni fruits ni feuilles, mais qui tient encore à la terre.
Le vieillard heureux est celui qui retrouve dans les souvenirs du passé l'accomplissement des espérances de sa jeunesse.
Le vieillard est presque plus voisin du ciel que de la terre.
Les bouchers sociaux devraient réserver leurs meilleurs morceaux aux vieillards attendant en vain la prise en charge par l'État de leurs prothèses dentaires.
Un vieillard ne peut faire meilleur usage de son expérience que de la rendre profitable à ses enfants.
Le vieillard est un livre dont le temps a rongé la couverture, mais qui doit reparaître un jour revu et corrigé par son auteur.
L'amour, chez le vieillard, est comme le gui qui fleurit sur un arbre mort.
Les vieillards chagrins sont ceux que leur mémoire tourmente, et qui regrettent une vie mal dépensée.
Le vieillard qui ne peut plus prendre de plaisirs les condamne chez les autres.
Laisser un vieillard heureux de sa vieillesse et fier de n'être plus jeune est un des plaisirs les plus délicats que puisse se donner un bon cœur.
Les vieillards, comme les femmes et les enfants, ne doivent pas abuser de leur faiblesse.
Il faut traiter les vieillards avec un mélange d'égards qui rappelle qu'il y a pour tout le monde dans le vieillard : Un peu de père, un peu de magistrat, un peu d'enfant.
Si un vieillard, autour duquel la mort a fait une morne solitude, sentait ses pertes comme on les sent dans la première moitié de la vie, un grand âge serait la plus terrible punition que la Providence pourrait infliger à l'homme.
Qui veut apprendre la sagesse doit écouter la parole du vieillard.
La jeunesse, en France, on ne l'admire que chez les vieillards.
Couvre-feu : Interdit médiéval remis à la mode pour empêcher les nourrissons d'agresser les vieillards à la nuit tombée.
Si les vieillards valent mieux, c'est qu'ils peuvent moins.
Un vieillard qui radote est ordinairement né radoteur.
La vertu dont les vieillards nous sachent le plus de gré est la patience : celui qui écoute attentivement leurs longs récits, leurs plaintes éternelles, a trouvé la voie de leur cœur.
Ma vie de vieillard est constamment éclairée par le sourire de la jeunesse.
Les vieillards, dit-on, retombent en enfance, mais pas de bien haut !
Tout vieillard mérite le respect.
Un vieillard qui radote est un radoteur, et a au moins été bavard dans sa jeunesse.
Il ne faut pas attribuer à la vieillesse tous les défauts des vieillards.
Unis-toi de cœur à la sagesse des vieillards?