La vieillesse partage ses jours entre le regret d'avoir vécu et la crainte de ne plus vivre.
La vieillesse est un port, où on regrette les tempêtes.
Il en est de la vieillesse comme d'un reste de vin oublié au fond de la bouteille : l'un et l'autre tournent facilement à l'aigre.
Parvenus à la vieillesse, notre vie passée est comme un livre familier que nous reprenons de temps en temps pour en relire quelques pages, et que nous pouvons sans inconvénient ouvrir au milieu, ou même reprendre à l'envers.
Ce n'est pas le premier cheveu blanc qui annonce la vieillesse, mais bien cette tendance de l'esprit à se reporter invinciblement vers le passé.
La vieillesse a un droit si naturel au respect que pour un vieillard le châtiment le plus sévère est de sentir qu'il n'est pas respecté.
Le plus grand malheur de la vieillesse, c'est que, par le vide fait autour de nous, elle ne nous laisse plus que nous-même à aimer.
Qu'importe la vieillesse du moment que le cœur reste jeune ! et souvent il le devient de plus en plus avec l'âge.
La vieillesse, c'est le temps où les anniversaires ne sont plus des fêtes.
La vieillesse frappe longtemps à la porte des retardataires avant qu'on lui dise : « Entrez » ; mais une fois introduite, elle est maîtresse de la place.
Un des plus sûrs moyens de rendre la vieillesse supportable est de conserver avec soin deux habitudes qu'il est assez en notre pouvoir de ne jamais perdre : celle de l'indulgence pour les autres, et celle d'une curiosité active, qui, nous faisant partager l'intérêt de tout ce qui nous entoure, ne nous laisse étrangers à rien.
Une des consolations les plus réelles de la vieillesse est l'espoir d'une mort soudaine et paisible.
Pour avoir une vieillesse heureuse, il faut n'être jamais tout à fait « arrivé », avoir jusqu'au bout un peu de chemin à faire. Il faut avoir été toute sa vie une sorte de philosophe stoïcien.
La vieillesse est la pire de toutes les maladies chroniques.
La vieillesse morale est synonyme de l'impuissance, et l'impuissance du découragement.
La vieillesse voit le passé comme la jeunesse voit l'avenir, en rose.
Les femmes qui ont encore l'avantage d'être jeunes parlent des autres comme si la vieillesse était un tort. Il n'est pas donné à tout le monde de mourir à propos.
Il est des femmes pour qui la vieillesse est une sorte de laideur relative qui amène de singuliers changements dans leur cœur ou dans leur esprit. Suivant qu'elles savent ou ne savent pas s'accommoder de ce nouvel état, il n'est pas rare de voir devenir méchantes avec l'âge des femmes qui ne l'avaient jamais été, et spirituelles des femmes qui, s'étant contentées jusque-là d'être jolies, n'avaient jamais songé à avoir de l'esprit.
La vieillesse ? Pour l'instant, ça va, merci ! Je touche du marbre.
La vieillesse est un âge heureux quand on a mené une vie dure et plus ou moins dévorée par les autres.
La vieillesse est le temps où l'on a plus d'autre compagnie que soi-même.
La vieillesse, c'est, plus encore que les cheveux blancs et les rides, ce sentiment qu'il est trop tard, que la partie est jouée, que la scène appartient désormais à une autre génération.
La vieillesse est en gare, elle n'a plus qu'à attendre.
On porte la vieillesse suivant son caractère, cette seconde peau de l'être humain.
Il faut bien débuter dans la vieillesse, comme dans toutes les descentes, l'essentiel est de poser son pied d'aplomb.
La vieillesse, qui flétrit le corps, rajeunit l'âme, quand elle n'est pas corrompue et oublieuse d'elle-même, et le moment de la mort est celui de la floraison de notre esprit.
La vieillesse ne rend pas les hommes plus prudents ou plus sages, ils sont au contraire plus fous dans cet âge qu'ils n'étaient étant jeunes ; puisque les défauts de l'esprit croissent comme ceux du corps.
La vieillesse est vénérable pour tout cœur bien né.
Une vieillesse prématurée ou accablée d'infirmités et de misères est presque toujours l'héritage que nous laisse une jeunesse vicieuse et déréglée.
La vieillesse languissante et ennemie des plaisirs dégoûte du présent, fait craindre l'avenir, rend insensible à tout, excepté à la douleur.
La vieillesse a des moyens d'être encore belle, si l'avarice et l'humeur ne viennent pas l'en priver.
Ne pas honorer la vieillesse, c'est démolir le matin la maison où l'on doit coucher le soir.
La vieillesse chagrine incessamment amasse, garde, non pas pour soi, les trésors qu'elle entasse.
Il existe en ce monde des êtres privilégiés, comme certains climats où règne un éternel printemps ; et leur heureuse vieillesse ressemble aux îles fortunées, dont les arbres, toujours beaux et verts, portent en tout temps, à la fois, des feuilles, des fleurs et des fruits.
La vieillesse nous prive des plaisirs, nous éloigne des affaires, et nous rapproche de la mort.
La vieillesse est l'ennemie de l'espèce humaine ! Elle flétrit tout ce qu'elle touche, elle transforme la beauté en laideur, la vigueur en impuissance, et l'agilité en inertie. Vieillesse, écoute-moi : je te hais.
La vieillesse est faite pour recevoir des dégoûts, mais elle doit être assez sage pour les supporter avec une entière résignation.
La vieillesse est le contraire de la crémation puisqu'elle vous fait mourir à petit feu.
La vieillesse a fait tellement de progrès qu'elle peut de plus en plus souvent remplacer les charentaises par des baskets.
La vieillesse commence peut-être quand on se met à tenir véritablement à la vie.
La vieillesse est une voyageuse de nuit : la terre lui est cachée ; elle ne découvre plus que le ciel.
La vieillesse est cette échéance dont l'homme se plaît à faire une déchéance.
La vieillesse est l'hôtel des Invalides.
On reproche moins à la vieillesse les maux qu'elle amène que les plaisirs qu'elle enlève.
Qu'est-ce qui fait les belles vieillesses ? La santé physique, le cœur aimant, la sérénité d'âme, la bonté, l'espérance. Gare au découragement stérile, à la misanthropie chagrine, à la sauvagerie morose
La vieillesse est un naufrage, et nous sommes tous sur le même bateau, mes frères !
La vieillesse est à charge à autrui comme à elle-même.
La vieillesse est peut-être moins le sentiment de notre propre fin qu'un certain effacement des choses et des gens qui nous entourent.
Ce qui rend peut-être les approches de la vieillesse si pénibles, c'est que tout ne vieillit pas en nous également. De là, le désaccord, le malaise de ces années de transformation.
Dans la vieillesse, le cœur, par une étrange folie, veut encore poursuivre ce qu'il ne peut saisir.
La vieillesse est une mauvaise compagne?