L'homme pauvre et fier (il y en a tant dans les classes libérales !) n'a pas même le droit d'avoir des vices, n'en ayant les moyens. Malheur à lui s'il déborde d'énergies vitales ! Il lui faudra mettre l'éteignoir là-dessus, et se traîner en frémissant dans le sentier de la vertu !
Ceux qui entraînent le plus de vies derrière eux, ceux qui éveillent leurs semblables en tout, sont des dépositaires d'une force vitale essentielle. L'énergie est leur privilège, ils éveillent la passion de vivre, mieux, l'existence.
La société sait établir bon nombre de petites garanties pour la classe riche, mais elle ne sait pas garantir au pauvre ses premiers besoins : le travail et le minimum vital.
Le caractère est dans l'homme ce qui résulte éminemment de la combinaison naturelle ou factice de ses facultés, de ses opinions, de ses volontés, de ses affections, de ses goûts, de ses habitudes, c'est le principe vital de toute son existence morale.
La création c'est le bonheur, c'est la joie. C’est la régularisation immédiate de toutes les fonctions vitales. Dans les grandes périodes de création, je me porte très bien. Je ne suis jamais malade. Je ne suis malade que lorsque la littérature ne marche pas.
Dans mes périodes de découragement ou de tâtonnement, quand mon influx vital est en baisse et que, par lassitude, car on ne peut pas résister sans arrêt, je me réconcilie pour un jour ou pour une semaine avec le monde actuel.
Le grand ressort de la vie est dans le cœur, la joie est l'air vital de notre âme.
Quand le capital vital s'amenuise, on découvre les nécessités de l'économie.
L'amour, quel qu'il soit, est le premier élément de l'art ; c'est son air vital.
Sans l'amitié pure, il n'y a point de vie vitale.
Pour penser, pour sentir, pour vivre, il faut mettre de l'ordre dans nos actions, en agglomérant des instants dans la fidélité des rythmes, en unissant des raisons pour faire une conviction vitale.
La banqueroute de la force vitale ne saurait manquer quand la dépense est constamment supérieure aux recettes.
Le langage des signes est utile pour les sourds mais vital pour les italiens.
Curieux, le chagrin. Le plus authentique des chagrins se défend contre lui-même en faisant des phrases. C'est cela, peut-être, la nécessité littéraire, ce besoin vital d'écrire.
Le scepticisme, l'incertitude, ultime position où aboutit la raison exerçant son analyse sur elle-même, sur sa propre validité, est la base sur quoi le désespoir du sentiment vital va fonder son espérance.
Croire est une manière de connaître, ne fût-ce que connaître notre désir vital jusqu'à le formuler.
Sans vouloir comparer le principe vital, qui est périssable, à l'âme immortelle, il y a cependant aussi de la raison dans ce qui est purement vivant. Ainsi, l'estomac sait très bien s'il a faim ou s'il a soif.
Être un Ronchon, comme toute qualification honorable, suppose des devoirs. Le principal est de ne jamais succomber au péché d'indulgence, de se dire dans les périodes où l'influx vital est en baisse : « Ma foi, tant pis, il faut marcher avec son temps. » Il ne faut pas marcher avec son temps, car le temps ne marche que dans la merde.
La stabilité fait seule le bonheur d'un peuple, sans confiance dans l'avenir, point d'esprit vital dans la société, point de commerce, point d'entreprises bienfaisantes ; les masses souffrent de la stagnation de tous les éléments de prospérité qui sont arrêtés par la crainte d'un bouleversement prochain.
La natalité d'un peuple est la mesure de son élan vital.
Pour obtenir son minimum vital on doit viser haut et n'accepter d'être le pauvre que de quelqu'un d'assez riche.
Pas toujours confirmé, le pronostic vital accentue le caractère ludique du trépas.
Les suicidaires sont des gens pour qui mourir est un besoin vital.
Vivre est une chose, connaître en est une autre, nous pouvons dire que tout le vital est antirationnel et non pas seulement irrationnel, et tout le rationnel est antivital. Et c'est là la base du sentiment tragique de la vie.
Mystérieuse splendeur des choses vitales. Beauté inimitable, inintelligible, impossédable. Aimer, c'est ne pas pouvoir posséder.