Dis-moi je t'aime ma belle.

Titre : Ton cou si charmant.

Recueil : Les élégies, sonnets et chansons (1853)
Toi qui portes diadème
De jeunesse et beauté,
Lorsque mon bonheur suprême,
Est de te dire je t'aime !
Pourquoi tant de cruauté ?

Lorsque ma nuit se consume
À rêver de ton œil noir,
Que mon pauvre cœur s'allume
Comme un cratère qui fume,
Et met en toi son espoir !

Quand mon seul désir, cruelle,
Serait de toujours pouvoir
Me mirer dans ta prunelle,
Où tant d'ardeur étincelle,
Ainsi que dans un miroir ;

Quand, dans l'ardeur de ma fièvre,
Je voudrais pouvoir laisser
Sur l'incarnat de ta lèvre,
Qui de ses faveurs me sèvre,
Mon âme, dans un baiser !

Dis-moi aussi ma belle : je t'aime !
Verse ces mots sur mon front
Que le désespoir rend blême,
Et sous l'eau de ce baptême,
Mes plus beaux jours fleuriront.

Jules Guillemin
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