La lune et la mer, de Jacques Villebrune.

Titre : L'âpre mer et le croissant d'or de la lune.

Recueil : Les poèmes et sonnets mystiques (1886)
L'âpre mer tourmentait notre bateau léger,
Quand, soudain, j'aperçus, sur la lame houleuse,
Dans la sérénité du soir miraculeuse,
Le mince croissant d'or de la lune émerger.

Dans l'éther délicat, il paraissait nager,
Divine nacelle à la beauté fabuleuse,
Prêtant le bercement de sa grâce onduleuse
A je ne saurais quel merveilleux passager :

Es-tu la conque d'or de la Vénus céleste,
Nageant au firmament, et dans ton vol si leste,
Quelle heureuse Paphos vas-tu donc aborder ?

Mais la houle heurtait, dure, ma barque errante,
Et la nacelle d'or, qu'un Dieu devait guider,
Coulait dans le ciel pur, sereine, indifférente.

Jacques Villebrune

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