Titre : Les zéphirs, vents doux et agréables.
Recueil : Les poèmes et sonnets mystiques (1886)
Vois les zéphyrs légers, par la verte prairie,
Voltiger doucement en l'ombre du beau soir ;
Tel qu'un riant essaim dansant, on les peut voir,
À l'heure où s'en revient la lente rêverie.
Ils se plaisent surtout à la saison fleurie,
Quand juin épand dans l'air un heureux nonchaloir,
Et que la nuit sereine, en son long voile noir,
Endort, de ses pavots, la nature attendrie.
Assidus visiteurs du canton familier,
À la brune, on les voit lier et délier
Leurs chœurs harmonieux et leurs danses légères ;
Et, furtifs amoureux des rosiers odorants,
En volant, effleurer d'haleines passagères
Les bosquets endormis et les bois somnolents.
Jacques Villebrune