Les proverbes malgaches.

Pas de réjouissance sans viande.

Plutôt ne pas avoir son content de viande que de ne pas avoir son content de raisons.

La force ne peut vaincre la sagesse.

Doux est l'amour lorsqu'il ressemble à du coton, souple et moelleux et jamais ne se brise.

Trop long c'est ivresse, trop court c'est chose creuse.

Mieux vaut perdre un peu d'argent qu'un peu d'amitié.

L'argent ressemble à l'hôte de passage : Aujourd'hui il arrive, demain il n'est plus là.

La main qui caresse est souvent la main qui tue.

La bouche qui encense est souvent celle qui calomnie.

L'amour d'une mère ne vieillit jamais.

Le destin ne réalise pas tous les désirs qu'on a.

Le souvenir qu'on vous porte vaut mieux que le présent lui même.

La douleur est un trésor précieux, on ne le découvre qu'à ceux qu'on aime.

Qui ne peut vivre que d'autrui comme le pou, est un parasite.

Qu'il cultive et il mange à sa faim, qu'il ne cultive pas et il mange à sa faim.

Qui prétend ne pas aimer la tripe, avale de la panse.

Celui qui a beaucoup ne grapille pas sur les partages.

Autre chose ce qui est à moi, autre chose ce qui est à toi.

Qui n'a pas de frère, sa bouche lui sert.

On ne se gratte pas le cul avec la main de son frère.

Celui qui veut marcher à l'aveugle comme un bœuf et sans prendre conseil, finit par tomber dans le fossé.

Aveugle qui traverse une rivière à la nage : il montera là où sa tête heurtera.

On ne donne pas un coup de pied à sa belle-mère.

Visitez votre belle-mère aveugle et donnez-lui un lamba, elle ne le voit pas ; donnez-lui un peu de sel, cela lui est agréable.

Ne faites pas comme une belle-mère aveugle, qui aime mieux qu'on lui donne un peu de sel plutôt qu'un beau lamba.

Il n'y a pas de parenté entre pauvres et riches.

Celui qui m'honore, je l'honorerai ; celui qui me méprise, je le mépriserai.

Les riches ne fréquentent pas les pauvres.

Coupables et complices méritent le même châtiment.

La terre est la première épouse de Dieu : elle protège les vivants, et entoure les morts.

Les morts ne sont vraiment morts que lorsque les vivants les ont oubliés.

Les gens bêtes ne connaissent pas de tabous.

La mauvaise conduite fait de l'homme une bête.

Les paroles des grands, à la fin elles se réalisent.

Ce dont la multitude répond, Dieu en répond.

La voix du grand nombre est comme celle du devin.

Langue effilée entraîne le malheur.

Langue effilée donne la mort.

Abondance de paroles jamais ne sera nourriture.

Combat de coqs à bec court : vainqueur et vaincu sont accablés.

On ne parle pas comme la grenouille saute.

Qui vomit le remède est à l'agonie.

Celui qu'on tient par l'entre-jambes, il ne bouge plus.

Ne refuse pas un plat dont on n'a pas encore ôté le couvercle.

Grenouille à qui on a ôté la langue n'a plus rien à dire.

Quoique tu saches, on t'explique ; quoique tu sois sage, on te conseille.

Ce que j'ai dit c'est ce que j'ai dit, comme dit l'ivrogne.

Il n'y a pas deux vérités.

Les menteurs sont gens d'excellente gouverne.

Plus vite que le tire au caillou, le tire au bâton.

L'amitié ressemble à un tissu rêche : Neuf, il fait de l'effet ; vieux, il se déchire de toutes parts.

Il n'y a pas faute à poser une question.

L'édenté peut toujours mordre dans la parole.

Ceux qui ont bien poussé, on ne les remplace pas.

Le cœur de l'homme n'est pas de pierre, mais de résine.

Qui frappe à tort et à travers frappe comme le milicien borgne.

Ne taquine pas le serpent dans son trou.

À chercher le serpent dans son trou, on en voit sortir la tête.

Au ventre vide, on n'y met point vergogne, au ventre plein, on n'y met point mensonge.

Celui qui est seul ne peut se suffire à lui-même.